Un Français et sept Algériens ont comparu jeudi devant le tribunal criminel d'Annaba, à 600 km à l'est d'Alger, sous haute sécurité, pour une affaire de moeurs et viols. Jean-Michel Baroche, 67 ans, principal accusé, s'est déclaré innocent, assurant, dès qu'il a été appelé à la barre, n'avoir violé personne. Cet homme d'affaires avait créé à Annaba une agence de mannequins, Glamour Arabian Talent. Selon la presse locale, il recevait les candidates dans une luxueuse villa où il faisait venir des hommes pour des "parties fines", et les ébats étaient filmés et vendus sur internet. Il est notamment poursuivi après la plainte d'une jeune femme pour viol, plainte qui a été suivie par celles de plusieurs autres victimes. Une douzaine de victimes et 23 témoins devaient être entendus mais à l'ouverture du procès, seules six victimes étaient présentes. Quatre autres inculpés, dont un ancien vice-président de l'Assemblée populaire communale (mairie), Saadni Abdenacer, sont emprisonnés depuis un an. Les trois derniers comparaissent libres. Parmi les accusés figurent quatre gynécologues. Ils sont poursuivis pour onze chefs d'inculpation dont "atteinte à la pudeur", "production et diffusion de films pornographiques", "incitation à la débauche" et "détention de drogue". La presse, présente en nombre, a été priée de quitter le tribunal par le juge, Brahim Mamène, qui a déclaré un huis-clos peu après que M. Baroche a entamé sa déposition.