L'Iran a dénoncé dimanche la décision des pays occidentaux et arabes d'envoyer des armes aux rebelles syriens, a rapporté l'agence officielle Irna. "Ceux qui soutiennent l'envoi d'armes en Syrie sont responsables du massacre des innocents et de l'insécurité dans la région", a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre des Affaires étrangères en réaction à la réunion au Qatar du groupe des Amis de la Syrie. Samedi, les principaux pays soutenant l'opposition syrienne ont annoncé à Doha avoir décidé "une aide urgente en matériel et en équipements" à la rébellion. Dans un communiqué à l'issue de leur réunion, les 11 pays dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France indiquent que "toute aide militaire sera canalisée" par le Haut conseil militaire syrien de l'Armée Syrienne Libre (ASL). Les ministres des onze pays "ont convenu, pour changer l'équilibre des forces sur le terrain, de fournir d'urgence tout le matériel et les équipements nécessaires à l'opposition sur le terrain, chaque pays le faisant à sa manière", affirme le communiqué. Ces pays ont aussi dénoncé "l'intervention des milices du Hezbollah et des combattants d'Iran et d'Irak, qui aident le régime à réprimer le peuple syrien", estimant que cette intervention étrangère "menace l'unité de la Syrie" et pourrait "élargir le conflit à travers les frontières". "Au lieu d'envoyer des armes en Syrie, Washington doit soutenir l'arrêt de la violence et le dialogue national pour que les Syriens décident de leur avenir", a ajouté M. Amir-Abdollahian. Il a demandé aux "Etats-Unis de cesser de soutenir le terrorisme, le meurtre des gens et la destruction des infrastructures de la Syrie". Samedi, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi a affirmé que son pays "ne permettra pas - comme il l'a montré jusqu'à maintenant - qu'on impose de l'extérieur une solution politique au peuple syrien", selon les médias. "Je suis étonné que les Occidentaux, qui parlent des droits de l'Homme, envoient des armes aux terroristes cannibales", en référence à une vidéo postée sur internet sur laquelle on voit un rebelle syrien arracher le foie d'un soldat tué pour le porter à sa bouche. Pour sa part, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé que "tout le monde devait mener des efforts pour faire démarrer les négociations (entre le pouvoir et l'opposition) car il n'y a pas d'autres solutions", dénonçant lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour, "les ennemis (occidentaux, ndlr) qui veulent dominer toute la région", a rapporté la télévision d'Etat. M. Mansour a critiqué dans ce contexte "l'envoi d'armes en Syrie qui ne fait que prolonger les violences sans aider à régler le problème", selon la télévision iranienne. L'Iran est le principal soutien régional du régime du président Bachar al-Assad et dénonce régulièrement l'aide de certains pays occidentaux, arabes et de la Turquie aux rebelles syriens.