Les forces régulières syriennes affirment avoir porté un coup dur aux rebelles lors de leur assaut lancé mercredi contre les groupes armés dans la ville d'Alep (nord de la Syrie), théâtre de violents combats depuis le 20 juillet. L'assaut de l'armée syrienne a déjà permis la prise de contrôle du quartier rebelle de Salaheddine à Alep, a affirmé l'agence officielle Sana, mais les rebelles ont démenti cette information. "Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salaheddine, infligeant aux groupes terroristes des pertes sévères et faisant un grand nombre de morts et de blessés" dans leurs rangs, a indiqué une source de sécurité citée par Sana. L'agence a précisé que "des dizaines de terroristes ont été arrêtés alors que d'autres se sont rendus en déposant leurs armes", ajoutant que "de grandes quantités d'armes (...) ont été saisies". La télévision d'Etat syrienne a aussi a affirmé que "les forces armées ont porté des coups violents aux terroristes mercenaires dans le quartier de Salaheddine". Un officier dissident qui a rejoint les rebelles syriens cité par des agences de presse a démenti ces informations. L'armée régulière a achevé dimanche l'envoi d'importants renforts à Alep pour une "bataille décisive", avait annoncé auparavant une autre source de sécurité. Le front d'Alep compte au moins 20.000 militaires qui font face à 6.000 ou 8.000 hommes armés, d'après le journal syrien al-Watan citant un responsable de la sécurité. Le président syrien Bachar El Assad avait promis mardi de nettoyer la ville d'Alep de ses groupes armés. L'armée régulière a utilisé des moyens considérables, notamment des chars et des blindés dans l'offensive d'Alep contre les rebelles, selon les médias. Toujours selon ces sources, une source proche de l'Armée syrienne libre (ASL) de l'opposition dans le secteur a indiqué que "les tentatives d'avancée de l'armée continuent et il est très difficile aux combattants de l'ASL de mener une contre-offensive en raison des tireurs embusqués dans des immeubles". Auparavant, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état d'au moins treize morts mercredi à Alep, à la suite de bombardement par les forces régulières. Mardi, au moins 122 personnes ont été tuées en Syrie dont 59 civils, 32 soldats et 31 rebelles, selon la même source. La situation de violences régnant depuis plusieurs jours à Alep a fait réagir Amnesty International qui a dénoncé la ténacité des combats, se basant sur des images satellitaires montrant l'utilisation d'armes lourdes. "Amnesty International entend envoyer clairement le message à ceux qui se battent des deux côtés : Toutes les attaques contre les civils seront documentées de manière à ce que leurs auteurs aient à rendre des comptes", a affirmé dans le communiqué, Christoph Koettl, responsable des opérations d'urgence auprès d'Amnesty International USA. "L'armée syrienne et les combattants de l'opposition doivent tous deux adhérer aux lois humanitaires internationales qui interdisent formellement le recours à des tactiques et à des armes qui ne font pas la distinction entre les cibles militaires et civiles", poursuit Christoph Koetll. Le chef de la mission des observateurs des Nations unies en Syrie le Général Babacar Gaye avait également déjà exprimé lundi sa préoccupation pour le sort des civils encore coincés à Alep. Dans ce contexte, l'Iran qui accuse régulièrement des pays occidentaux, de même que l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie d'aider militairement les rebelles syriens, va organiser jeudi une "rencontre consultative" sur la Syrie avec la participation de plusieurs pays. "Une rencontre consultative sur la Syrie en présence d'un certain nombre de pays ayant des positions réalistes sera organisée jeudi à Téhéran", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, ajoutant que dix pays ont donné leur accord pour participer à cette rencontre "à des niveaux différents", sans préciser lesquels.