Les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi étaient mobilisés par milliers vendredi pour dénoncer son éviction par les militaires et la vague d'arrestations des dirigeants de son mouvement, faisant craindre un nouveau bras de fer et des violences. En prévision de ce "vendredi du refus" auquel les islamistes ont appelé, des avions de combat survolaient le Caire où de nombreux blindés étaient déployés, après que le ministère l'Intérieur a prévenu qu'il répondrait "fermement" à tout trouble. Les pro-Morsi étaient rassemblés pour la traditionnelle prière musulmane, devant la mosquée de Nasr City, un faubourg du Caire, où des partisans du président déchu campent depuis plusieurs jours. Ils ont été rejoints en fin de matinée par de nombreux islamistes. Regroupées au sein du "Front national de défense de la légitimité", les principales forces islamistes ont appelé à manifester en masse et "pacifiquement" contre "le coup d'Etat militaire". Les Frères musulmans ont dénoncé "la terreur de l'Etat policier". Après avoir destitué le président mercredi, l'armée a appelé à rejeter la "vengeance" et à oeuvrer pour "la réconciliation nationale", malgré une campagne d'arrestations menée contre M. Morsi, détenu par l'armée, et ses proches au mouvement des Frères musulmans. M. Morsi n'a plus été vu depuis ce jour. Embarrassé après le renversement du premier président démocratiquement élu d'Egypte même s'il était contesté par une grande partie du peuple, l'Occident a encore exprimé son inquiétude, Washington demandant au pouvoir de ne pas procéder à des "arrestations arbitraires" dans le camp islamiste.