L'Algérie préfère jouer l'apaisement, pas l'embrasement, et ne veut pas jouer un rôle régional de leadership, a déclaré jeudi son Premier ministre Abdelmalek Sellal. "Des puissances l'ont sollicitée pour peser de tout son poids en tant que force régionale", a indiqué M. Sellal à la société civile de Jijel, à plus de 300 km à l'est d'Alger, sans identifier ces "puissances". "Mais nous ne cherchons pas le leadership et nous préférons jouer le rôle d'apaisement et non d'embrasement", a-t-il ajouté lors d'une visite d'une journée dans cette ville balnéaire. Le gouvernement algérien a toujours mis en avant la nécessité de négocier plutôt que de se battre et a toujours refusé d'intervenir militairement dans les pays voisins ou plus lointains même à la demande de ces derniers. L'Algérie, a souligné le Premier ministre "possède les moyens et les potentialités à même d'assurer sa défense" et saura faire face à toute tentative visant à porter atteinte à sa stabilité et sa sécurité. Le gouvernement "demeure très vigilant" quant à tout ce qui pourrait attenter à la sécurité des citoyens, d'autant, a-t-il reconnu, que l'Algérie "est entourée de pays en situation de crise". La Libye et la Tunisie voisines sont secouées par de fortes tensions après le changement brutal de régimes installés durant des décennies dans ce pays, et au sud, le Mali a été confronté à une déstabilisation islamiste. Evoquant la "décennie pleine de difficultés", en allusion à la lutte anti-islamiste meurtrière des années 90, M. Sellal a ajouté que les Algériens n'avaient "de leçons à recevoir de personne". M. Sellal, qui occupe la scène algérienne depuis l'accident vasculaire cérébral du président Abdelaziz Bouteflika, avait été reçu par ce dernier mercredi soir. Le président est rentré il y a un mois de Paris où il a été soigné durant 80 jours des suites de cet AVC. Le chef de l'Etat, qui est également le chef des armées et le ministre de la Défense, a aussi reçu jeudi soir le chef d'état-major, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Ce dernier lui a exposé la situation aux frontières du pays, a rapporté l'agence de presse APS. Ces deux collaborateurs ont eu l'occasion de rencontrer M. Bouteflika au moins trois fois officiellement depuis son attaque le 27 avril. Le chef de l'Etat est encore en convalescence.