Le chef du Pentagone Chuck Hagel a indiqué mercredi qu'il était opposé à l'arrêt de l'aide militaire américaine à l'Egypte mais a promis que Washington continuerait à encourager "la réconciliation" dans le pays. Washington est actuellement en plein réexamen de l'assistance militaire et économique de 1,55 milliard de dollars qu'il verse chaque année au Caire. Mais malgré la destitution du président Mohamed Morsi le 3 juillet et la répression sanglante de ses sympathisants le 14 août, les Etats-Unis n'ont pas pris de décision sur un éventuel gel de leur aide. "Le gouvernement par intérim doit se remettre sur la voie de la réconciliation, faire cesser la violence, et replacer l'Egypte sur le chemin des réformes économiques et démocratiques", a déclaré Chuck Hagel mercredi dans un entretien à la BBC. Interrogé sur le fait de savoir s'il fallait geler l'aide militaire, le ministre de la Défense a répondu que "ça arriverait peut-être". "Mais je ne pense pas qu'on puisse adopter cette position au début, il faut répondre et nous avons dit clairement ce que nous aimerions voir se passer", a-t-il ajouté depuis Brunei, où il participe à une réunion avec ses homologues asiatiques. "Nous avons eu des liens de partenariat très forts avec l'Egypte, pendant de nombreuses années, en commençant par le traité de paix entre Israël et l'Egypte, forgé par les Etats-Unis en 1979 , (traité) qui a grosso modo évité que la région ne plonge dans une guerre régionale", a-t-il ajouté. Samedi dernier, le président américain Barack Obama avait indiqué que son administration procédait "actuellement à un examen complet de la relation Etats-Unis/Egypte". La crise en Egypte met au jour le dilemme des Américains face au Caire, Washington étant écartelé entre son attachement aux valeurs démocratiques et sa volonté de préserver son alliance stratégique avec ce géant arabe.