Les Frères musulmans, la confrérie du président islamiste déchu Mohamed Morsi, cible d'une répression sanglante du nouveau pouvoir en Egypte, ont annoncé, hier, qu'ils avaient nommé Mahmoud Ezzat pour remplacer temporairement leur guide suprême Mohamed Badie arrêté dans la nuit. M. Ezzat est l'un des adjoints de M. Badie au sein de l'exécutif de la confrérie. Il assumera les fonctions de guide suprême sur une base temporaire après que les forces du coup d'Etat sanglant ont arrêté Mohamed Badie, lit-on sur le site internet des Frères. M. Morsi, premier président démocratiquement élu en Egypte, a été destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet. Près de 900 personnes ont péri en six jours dans toute l'Egypte, essentiellement des civils partisans de M. Morsi et des Frères musulmans tués par balles dans la dispersion systématique de leurs manifestations contre le pouvoir et l'armée. Une centaine de policiers et soldats ont également été tués. Et des milliers d'islamistes, dont une grande partie des cadres des Frères musulmans ont été arrêtés. M. Badie, 70 ans, a été capturé par la police dans la nuit de lundi à mardi, avec deux autres hauts dirigeants du mouvement, dans un appartement tout près de la place Rabaa al-Adawiya, sur laquelle plus de 280 partisans de M. Morsi avaient été tués mercredi dans la première opération de la police et de l'armée contre les rassemblements de manifestants islamistes. M. Ezzat, 69 ans, est médecin et a déjà été emprisonné plusieurs fois, aux côtés de M. Badie, dans les années 1960 et 1970. Les médias l'appellent généralement l'homme de fer des Frères musulmans, en référence à sa manière abrupte de diriger la confrérie aux côtés de M. Badie.
Le gouvernement doit pousser à la réconciliation Le gouvernement intérimaire égyptien doit pousser à la réconciliation en y incluant les différentes sensibilités, a appelé le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, tout en reconnaissant que la capacité d'influence américaine était limitée. La violence doit cesser, l'état d'urgence doit être levé, a déclaré le ministre américain, précisant que tous les aspects de la coopération avec Le Caire étaient en cours de réévaluation. Depuis le renversement du président Mohammed Morsi le 3 juillet, Chuck Hagel s'est entretenu à plus de 15 reprises avec l'homme fort du régime, le général Abdel Fattah al-Sissi, répétant sans succès le même message. Dans un aveu d'impuissance, il a lâché: Notre capacité à influer sur les événements est limitée. C'est au peuple égyptien de jouer, il est de sa responsabilité de résoudre ça. Chuck Hagel, qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse conjointe avec son homologue chinois Chang Wanquan, a par ailleurs laissé entendre qu'un maintien de la coopération avec Le Caire était souhaitable en raison des négociations israélo-palestiniennes. Ces discussions ont repris après trois ans de gel total et Le Caire peut être amenée à jouer un rôle déterminant. Nous avons des intérêts au Proche-Orient, des intérêts qui comprennent, espérons-le, quelques progrès vers un règlement israélo-palestinien. Nous continuons donc à travailler avec le gouvernement intérimaire et l'armée égyptienne, a-t-il expliqué. Le président Barack Obama a annoncé la semaine dernière l'annulation d'un exercice militaire conjoint mais simplement évoqué le réexamen de l'aide militaire américaine de 1,3 milliard de dollars par an. Après le report de la livraison de quatre avions F-16 à l'armée égyptienne, Washington évalue dorénavant l'opportunité de maintenir ou de suspendre la livraison d'hélicoptères d'attaque, a reconnu le secrétaire à la Défense, interrogé sur la question. La prudence et les atermoiements de la politique étrangère américaine sur le conflit égyptien sont vivement critiqués par la presse et des parlementaires républicains, au premier rang desquels le sénateur John McCain.
Washington reconnaît que son influence est limitée Les Etats-Unis ont lancé la veille un appel à la réconciliation en Egypte et dit continuer à examiner l'aide qu'ils fournissent au pays, tout en reconnaissant que leur capacité d'influence y était limitée. La violence doit cesser, l'état d'urgence doit être levé, a déclaré le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. Il a précisé que tous les aspects de la coopération avec Le Caire étaient en cours de réévaluation. Depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, M. Hagel s'est entretenu à plus de 15 reprises avec l'homme fort du régime, le général Abdel Fattah al-Sissi, répétant sans succès le même message. Dans un aveu d'impuissance, il a lâché lundi: Notre capacité à influer sur les événements est limitée. C'est au peuple égyptien de jouer. M. Hagel a par ailleurs laissé entendre qu'un maintien de la coopération avec Le Caire était souhaitable en raison des négociations israélo-palestiniennes. Ces discussions ont repris après trois ans de gel total et Le Caire peut être amené à jouer un rôle déterminant. Nous avons des intérêts au Proche-Orient, des intérêts qui comprennent, espérons-le, quelques progrès vers un règlement israélo-palestinien. Nous continuons donc à travailler avec le gouvernement intérimaire et l'armée égyptienne, a-t-il expliqué. Depuis le début de la répression de la semaine dernière, l'administration du président Barack Obama est sous pression pour couper l'aide versée chaque année au Caire et qui s'élève à 1,55 milliard de dollars, dont 1,3 milliard pour l'armée égyptienne et 250 millions d'aide économique. Le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest, a rappelé lundi que le président avait demandé à tous les ministères et agences gouvernementales concernées de passer en revue l'aide qui est fournie au gouvernement égyptien. Cet examen est en cours, et s'effectue à la lumière des mesures prises par le gouvernement intérimaire. Donc il y a tout à fait des conséquences, a ajouté M. Earnest, alors que la répression des partisans de M. Morsi par l'armée a fait près de 900 morts en six jours, dont une très grande majorité de manifestants. La spirale des violences s'est accélérée avec 25 policiers et 37 détenus islamistes tués en moins de 24 heures. Lundi, le département d'Etat s'est dit profondément troublé par les morts suspectes de prisonniers des Frères musulmans. Une telle violence n'a pas sa place en Egypte, a assuré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki. M. Earnest a rappelé que M. Obama avait déjà annoncé jeudi l'annulation d'exercices militaires conjoints avec l'Egypte, et que les Etats-Unis avaient reporté la livraison de quatre avions de combat F-16 à l'armée égyptienne. Après ce report, Washington évalue dorénavant l'opportunité de maintenir ou de suspendre la livraison d'hélicoptères d'attaque, a reconnu M. Hagel. D'autre part, réagissant à une décision de la justice égyptienne favorable à l'ancien président Hosni Moubarak, M. Earnest a estimé qu'il s'agissait d'une affaire intérieure égyptienne. M. Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 par une révolte populaire, a été remis en liberté conditionnelle dans l'attente d'un procès dans une affaire de corruption, mais il reste détenu pour un dernier chef d'inculpation. En revanche, M. Earnest a répété la position américaine selon laquelle les détentions pour des raisons politiques en Egypte doivent prendre fin, et cela comprend tout à fait la détention pour des raisons politiques de l'ancien président Morsi. La prudence et les atermoiements de la politique étrangère américaine sur le conflit égyptien sont vivement critiqués par la presse et des parlementaires républicains, au premier rang desquels le sénateur John McCain.