Les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé dimanche soir l'ONU et la communauté internationale à "assumer leurs responsabilités" dans le dossier syrien, alors que plusieurs pays envisagent des frappes contre le régime accusé d'avoir mené une attaque chimique. Réunis au Caire, les ministres des pays de la Ligue arabe ont "appelé l'ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international afin de prendre les mesures de dissuasion nécessaires contre les auteurs de ce crime odieux dont le régime porte la responsabilité", en référence à l'attaque qui a fait des centaines de morts le 21 août près de Damas. Les ministres réclament en outre que les auteurs de cette attaque soient traduits devant la justice internationale "comme les autres criminels de guerre". Ils demandent également que soient "fournies toutes les formes de soutien requises par le peuple syrien pour se défendre" et rappelle "l'obligation de concerter les efforts arabes et internationaux pour aider" les Syriens. Cette décision finale n'évoque toutefois pas précisément l'éventualité de frappes étrangères sur la Syrie, l'institution panarabe étant profondément divisée sur ce sujet, qualifié "d"ingérence étrangère" par certains Etats comme l'Egypte, l'Algérie, l'Irak ou le Liban. Ces trois derniers pays se sont d'ailleurs abstenus au cours du vote. Plus tôt, devant les ministres réunis, le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, avait plaidé en faveur d'une intervention étrangère pour arrêter "la machine de guerre et de destruction" du régime de Bachar al-Assad. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile qui a fait plus de 110.000 morts et a valu à la Syrie d'être suspendue fin 2011 des travaux de la Ligue arabe avant que son siège ne soit réattribué à l'opposition syrienne.