Quelque deux mille manifestants ont accusé samedi le président soudanais Omar el-Béchir d'être un "assassin" au lendemain d'une nouvelle journée de protestation réprimée par les forces de l'ordre. Des milliers de Soudanais avaient bravé les gaz lacrymogènes vendredi pour protester contre des mesures d'austérité, au cinquième jour d'une vague de protestations inédite dans laquelle des dizaines de personnes ont été tuées et 600 autres arrêtées. Le gouvernement continue de garder le mutisme face à cette contestation d'une ampleur inédite depuis l'arrivée au pouvoir du président Béchir en 1989, mais les écoles ont été fermées jusqu'à lundi. Les manifestants dénonçaient samedi la mort du "martyr" Salah Mudathir, tué la veille lors d'une manifestation à Khartoum Bahri. "Béchir, tu es un assassin" ont crié, selon un témoin, quelque 2.000 manifestants, dont des femmes et des enfants. "A bas, à bas" le pouvoir, ont-ils encore crié contre le régime islamiste du président Béchir. Cette manifestation est survenue après les funérailles dans un quartier huppé de la capitale de Mudathir, un pharmacien de 28 ans issu d'une riche famille connue dans les affaires et la politique.