Le nord du Mali a connu ces derniers jours de nouvelles violences et des tensions provoquées par des jihadistes présumés et des indépendantistes touareg qui illustrent une fois encore l'instabilité dans cette région malgré la présence de milliers de soldats étrangers. Dans la nuit de samedi à dimanche, un kamikaze s'est fait exploser près d'une position de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma, à Ménaka (nord-est), sans faire d'autre victime. Selon le porte-parole de l'état-major de l'armée française, Gilles Jaron, l'attaque "visait un bataillon nigérien de la Minusma" de quelque 500 à 700 hommes, "dans lequel figure uniquement un détachement de liaison et d'appui de 24 soldats français". Cet attentat-suicide à Ménaka n'a pas été revendiqué, mais il porte la marque de groupes jihadistes qui depuis fin septembre ont mené une série d'attaques ayant fait une dizaine de morts parmi des soldats tchadiens de la Minusma, des soldats maliens et des civils. A cette violence de groupes jihadistes qui persiste en dépit de l'intervention internationale dans le nord du Mali initiée par la France en janvier, est venue s'ajouter celle liée aux indépendantistes touareg qui ont menacé de reprendre "la guerre" contre l'armée malienne. Le 28 novembre, une manifestation d'indépendantistes touareg sur l'aéroport de leur fief de Kidal, à 1.500 kilomètres au nord-est de Bamako, pour empêcher la venue du Premier ministre malien Oumar Tatam Ly, a dégénéré. La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a accusé l'armée malienne d'avoir tiré sur la foule, essentiellement composée de jeunes et de femmes, qui criait "Vive l'Azawad" (nom donné par les Touareg au nord du Mali) et "Vive le MNLA". Selon le MNLA, il y a eu un mort et cinq blessés .