La commission constituante en Egypte a remis mardi le projet de Loi fondamentale au président par intérim qui a désormais un mois pour annoncer un référendum sur la nouvelle Constitution, selon le calendrier de transition imposé par l'armée à la destitution du président islamiste Mohamed Morsi. Après avoir remis le texte adopté dimanche soir par la commission, son président, l'ex-patron de la Ligue arabe Amr Moussa, a appelé lors d'une conférence de presse "tous les Egyptiens à participer au référendum et à voter +oui+" ajoutant que "l'Egypte est face à une sédition dangereuse et il faut absolument de mettre un terme à cette sédition". L'Egypte est entrée dans un engrenage de la violence après la destitution de M. Morsi et la répression sanglante lancée par les nouvelles autorités dirigées de facto par l'armée de ses partisans. Le référendum constitutionnel est la première étape de la "feuille de route" encadrant la transition qui doit se poursuivre avec des élections législatives et présidentielle. Le texte final du projet de Constitution ne précise pas quel scrutin aura lieu le premier, laissant à M. Mansour le soin de trancher cette question. Selon M. Moussa, le président par intérim "prendra dans les prochaines semaines les mesures nécessaires" à ce sujet. Le projet de Constitution qui sera soumis à référendum consolide le pouvoir de la puissante armée égyptienne et renforce son poids dans la vie politique du plus peuplé des pays arabes. Elle autorise notamment les tribunaux militaires à juger des civils, ce qui a suscité l'inquiétude des défenseurs des droits de l'Homme et la contestation de mouvements laïques, fer de lance de la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir.