Le mouvement d'opposition à un 4e mandat, « Barakat" a annoncé lundi qu'il ne reconnaîtrait pas le président issu du scrutin de jeudi, en dénonçant un simple "processus d'intronisation" du sortant Abdelaziz Bouteflika. "Nous ne reconnaîtrons pas le président qui sortira des urnes le 17 avril", ont déclaré en conférence de presse les animateurs du mouvement, qui militent contre un quatrième mandat de M. Bouteflika après 15 ans au pouvoir et malgré des ennuis de santé provoqués par un AVC l'année dernière.
L'élection du 17 avril est "un non-événement", a jugé le mouvement. "Le résultat est connu, il n'y aura pas de surprise: le processus d'intronisation de M. Bouteflika a commencé", selon Barakat. Animé par des trentenaires, Barakat (Ca suffit!) est apparu dès l'annonce le 22 février par le Premier ministre Abdelmalek Sellal d'une nouvelle candidature de M. Bouteflika. Son seul nom est déjà un programme. "Barakat" a en effet été le cri de rage des Algériens quand à la fin de la guerre d'indépendance (1954/1962), des clans ont commencé à se déchirer pour la prise du pouvoir. Aujourd'hui, le mouvement dit "barakat à Bouteflika", "barakat au régime, à ses hommes, à ses institutions, à ses méthodes et à ses pratiques", ont expliqué ses animateurs. "Nous défendons notre patrie, vous défendez un homme et vos intérêts", ont-ils lancé à l'adresse des partisans de M. Bouteflika. Le mouvement a organisé une quinzaine de manifestations depuis sa création. S'il n'a pas drainé des masses, il s'est imposé sur la scène politique et médiatique et s'est attiré de violentes attaques du camp Bouteflika, qui l'accuse de vouloir semer le désordre dans la rue. "Nous ne sommes pas un mouvement insurrectionnel, nous sommes contre la violence, nous n'appellerons jamais à des actions de rue", se sont défendus lundi ses animateurs, dont sa figure de proue Amina Bouraoui.