La France a annoncé mardi qu'elle reportait de "quelques semaines" le redéploiement prévu de son dispositif militaire au Sahel, prolongeant d'autant l'opération Serval au Mali où de nouvelles violences ont éclaté ce week-end dans le Nord. Le nouveau dispositif, fort de 3.000 hommes répartis notamment au Mali, au Tchad et au Niger, devait être officiellement inauguré par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lors d'une visite prévue au Mali et au Tchad du 25 au 27 mai, et qui a été du même coup annulée. La visite de Le Drian en Algérie pour chercher l'appui et la coopération de l'Algérie, est la preuve de l'enfoncement de la France dans un bourbier auquel elle ne s'attendait pas. La guerre contre le terrorisme au nord du Mali, qu'elle croyait remporter en quelques jours, s'éternisent. Les combats qui ont fait officiellement 36 morts samedi à Kidal, fief de la rébellion touareg dans l'extrême nord-est du Mali, ont opposé des groupes armés - Touareg indépendantistes et jihadistes, selon le gouvernement malien - à des soldats maliens, le jour d'une visite du Premier ministre Moussa Mara. Paris discute depuis plusieurs mois avec les pays de la région et ses principaux alliés de la réorganisation de son dispositif militaire au Sahel pour renforcer l'efficacité de ses forces dans la lutte contre les groupes jihadistes qui opèrent dans cette zone immense. L'annonce du report du basculement du dispositif français, qui doit marquer la fin de l'opération militaire Serval déclenchée en janvier 2013 pour chasser les groupes islamistes armés du nord du Mali, est intervenue le jour même de la visite de Jean-Yves Le Drian en Algérie. Un pays dont la coopération dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme dans le nord du Mali" est qualifiée par le ministre français de "déterminante pour la stabilisation de cette région".