Les accusés dans le procès de Khalifa, y compris le principal accusé Abdelmoumen Rafik Khalifa, qui défilent à la barre depuis une semaine, continuent à nier les accusations portées contre eux, à savoir constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. Depuis le début du procès il y a huit jours, on a vu défiler à la barre, Abdelmoumen Khalifa, Badreddine Chachoua, l'ex-DG de KTV et Khalifa Airways, Djamel Guellimi, le notaire Amar Rahal et aujourd'hui Mohamed Arezki Amghar, nient en bloc les accusations portées contre eux et infirment leurs déclarations devant les enquêteurs et devant le juge d'instruction. L'accusé Abdelouahab Réda, garde du corps de Abdelmoumène Khelifa a affirmé avoir reçu des ordres verbaux pour transférer des fonds de la caisse principale de la banque au profit de Khelifa tandis que le reste des accusés ont nié les accusations retenues contre eux à l'instar de Dellal Abdelouahab, chargé de la sécurité et de la protection du groupe Khalifa qui est revenu sur ses déclarations devant la police judiciaire et le juge d'instruction au sujet du transfert d'argent de la banque Khalifa au profit de son responsable direct Chachoua Abdelhafidh, sans signer pour autant des documents attestant l'opération. Le tribunal a également auditionné l'accusé, Yacine Ahmed, PDG de l'entreprise nationale de distribution de médicaments en gros "DIFROMED" poursuivi pour association de malfaiteurs et vol en réunion et escroquerie. Des accusations qu'il a niées en bloc. Le concerné a affirmé avoir déposé, à l'instar des chefs d'entreprises publiques, les fonds de l'entreprise à Khalifa-Bank eu égard des avantages accordés par cette institution financière par rapport aux banques publiques ajoutant que le montant des fonds déposé avait dépassé 320 millions DA. Il a indiqué n'avoir bénéficié d'aucun avantage ni présent en contre partie du transfert des fonds de l'entreprise vers Khalifa-Bank ajoutant qu'il n'avait aucun lien personnel avec Abdelmoumène Khelifa. Yacine Ahmed a également nié que les fonds ou les biens immobiliers qu'il possède proviennent des bénéfices réalisés des cours qu'il donnait aux cadres du groupe. Le fait de ne pas avoir demandé le budget de la banque avant le dépôt des fonds était un "manque d'attention" de la part de la commission financière de son entreprise qui a examiné le dossier avant son approbation, a-t-il ajouté. L'accusé Zerrouki Fayçal est lui aussi passé à la barre pour association de malfaiteurs, vol qualifié et escroquerie. Il a été auditionné par le juge au sujet de 13 comptes bancaires domiciliés à l'agence de Khalifa-Bank de Blida dont il était le directeur , transformés de comptes débiteurs en comptes créanciers. Il a nié les accusations retenues contre lui et le fait qu'un de ces comptes aurait appartenu à son frère et un autre au frère de l'ex-directeur de l'agence, Belaid Kechad. Il a en outre indiqué avoir bénéficié d'un prêt de 50 millions de centimes de l'agence qu'il a remboursé en 2003, niant être eu courant des versements effectués dans son compte. Le tribunal a également auditionné l'ancien entraîneur de l'équipe nationale de football Meziane Ighil qui a évoqué son parcours sportif avant d'être désigné à la tête de l'équipe d'Hussein Dey. Il a aussi rappelé la période où il a rejoint le groupe Khalifa en 2000 après avoir fait connaissance de Abdelmoumene Khelifa qui n'a pas hésité à sponsoriser l'équipe d'Hussein Dey qu'il dirigeait. Interrogé par le juge sur ses démarches visant à amener les directeurs des OPGI à déposer leurs fonds à la banque Khalifa, Ighil a répondu qu'il n'a été utilisé par personne. Meziane Ighil paraissait très ému en évoquant sa vie privée notamment le fait qu'il ait appris le décès de sa mère alors qu'il était en prison, affirmant avoir remboursé toutes ses dettes envers l'agence de Blida . Au total, 71 accusés (après le décès de 5 autres) sont actuellement jugés dans ce même procès. 21 d'entre eux sont en détention.
Outre la partie civile et les victimes, plus de 300 témoins seront entendus dans cette affaire (APS)