Les négociateurs ont entamé, mardi au 2ème jour du sommet mondial sur le climat (COP21) qui se déroule à Paris, leurs travaux en examinant un texte d'une cinquante de pages sur les mesures à prendre pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Comportant plusieurs chapitres, ce document de travail propose un cadre général sur l'objectif, dans le long terme, de réduction, par les pays émetteurs de gaz à effet de serre, l'adaptation au changement climatique et les financements des politiques climatiques des pays en développement. Les négociateurs auront également, durant leurs travaux qui prennent fin le 11 décembre, à examiner un mécanisme pour réviser régulièrement à la hausse les engagements des pays, contenus dans les Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN). 184 pays, sur 195, ont publié des plans de réduction de leurs émissions, rappelle-t-on. Cependant, les positions des négociateurs, dont la majorité des représentants de pays, restent très différenciées, notamment par rapport au niveau de dépendance des pays aux énergies fossiles, de leur développement et de leurs ressources. Certains pays en développement, comme l'Algérie, même s'ils sont producteurs d'énergie fossile (pétrole et gaz), ils demeurent de faibles émetteurs de gaz à effet de serre, donc aucune responsabilité, en raison du fait que la majorité de leur production est exportée. Il faudra ajouter à cette problématique les pays insulaires et les moins avancés, qui sont touchés, dans leur propre existence, par les conséquences du dérèglement climatique, causé essentiellement par une industrialisation se basant sur les ressources fossiles sans pour autant tenir compte des aspects écologiques et du sort de la planète. Ces Etats sont déjà dans une situation d'"urgence climatique" face à la montée des eaux dans les pays insulaires, à la sécheresse en Afrique, la désertification et autres catastrophes naturelles. Ces pays attendent de la conférence de Paris des mesures fortes et rapides, pour les sauver d'abord, ainsi que des financements pour des projets de développement durable. A cet effet, les financements devront être garantis pour que ces pays se développent avec des énergies propres et puissent affronter les conséquences du changement climatique. Seulement, plusieurs pays pétroliers, comme ceux du Golfe, ou charbonniers, comme l'Australie et la Chine, ne sont pas prêts à engager une transition qui va à l'encontre de leurs intérêts, même s'ils prévoient, dans leurs contributions, des réductions à long terme des émissions de gaz à effet de serre et leur soutien aux pays pauvres. C'est dans contexte que des observateurs à Paris prévoient des négociations "serrées" et "laborieuses" pour que la conférence puisse, à l'issue des travaux, aboutir à un accord, tel que souhaité par une grande partie de pays, "ambitieux", "universel" et "équitable". D'autres observateurs prédisent que cela va être "difficile" et que le projet d'accord "sera long et aura beaucoup d'options". D'ailleurs, le Secrétaire général des Nations unies, Ben Ki-moon, a déjà anticipé en déclarant qu'il n'y aura pas un accord parfait, appelant les négociateurs à faire preuve de flexibilité et de sens du compromis. Même s'ils se considèrent conscients des enjeux du réchauffement climatique, les grandes puissances ont laissé apparaître, dans la journée de lundi, quelques divergences avec les pays du Sud, malgré l'optimisme affiché par la majorité des délégations pour que la conférence de Paris soit une réussite. Dans l'ensemble, tous les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont eu à s'exprimer lundi ont appelé à agir contre le réchauffement planétaire, au moment où il est attendu un engagement ferme des pays industrialisés, notamment les pollueurs, pour la réduite de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il est évident qu'en ce qui concerne les engagements, chaque pays, notamment les plus industrialisés, a préconisé une démarche allant dans le sens de ses intérêts économiques. Face à ce grand défi mondial, la 21e conférence mondial sur le climat est censée donner naissance à un compromis qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle.