La Banque d'Algérie (BA) va, dès avril prochain, procéder au refinancement des banques à travers l'injection des liquidités nécessaires au financement de l'investissement et des PME en Algérie, a indiqué mercredi à Alger son Gouverneur Mohamed Laksaci. Pour faire face à la contraction des liquidités bancaires, constatée depuis le deuxième semestre de 2014, à l'inverse de la situation datant de 2001 où les banques étaient en surliquidités, la BA a élaboré "un nouveau dispositif pour encourager l'octroi des crédits à l'investissement à travers le retour au refinancement des banques", a-t-il dit à l'APN. "Ca fait 14 ans que la Banque d'Algérie n'a pas recouru au refinancement car les banques étaient en surliquidité. Maintenant que les banques commencent réellement à recevoir leur part de choc externe, nous allons revenir à ces refinancements et nous allons commencer, dès avril prochain, à injecter de la liquidité dans l'économie", a-t-il affirmé. Cela passera par le réescompte, c'est-à-dire des crédits accordés par la BA aux banques commerciales en contrepartie d'un taux qu'on appelle le taux de réescompte. Ce taux est fixé à 4% depuis 2001 mais il n'a jamais été pratiqué. Il revient aujourd'hui à la BA de revoir ce taux à la hausse ou à la baisse en fonction de la politique des crédits, explique-t-on à la Banque centrale. Mais les injections des liquidités ne "devraient pas être traduites par une réduction des réserves de change", avertit le Gouverneur, allusion faite aux financements bancaires des importations au détriment de l'investissement. Parallèlement à cette mesure, l'audit financier qui a été finalisé en novembre 2015 a permis à la BA d'engager des exercices de simulation des risques au niveau des banques (le stress-test). Une fois terminé, avant la fin de mars en cours, ce stress-test permettra à la BA de de "connaitre avec précision le degré de résilience des banques face aux chocs externes" sur fond de recul des liquidités bancaires. Quant à la centrale des risques des ménages, entrée en activité en septembre 2015, elle sera un instrument additionnel et important dans la gestion des risques. Les crédits à la consommation, qui sont lancés sous la supervision de cette centrale, doivent renforcer l'inclusion financière, vue l'importance des dépôts des ménages, a-t-il ajouté.