Soixante et onze ans après les massacres du 8 mai 1945, ces crimes doivent être appréhendés comme étant une "halte historique ayant donné naissance à celle du 1er novembre 1954 puis à l'indépendance de l'Algérie", a indiqué l'historien Mohamed Lahcen Zeghidi lors d'un forum de la Sûreté nationale, soulignant que ces événements tragiques ont permis "l'élaboration d'une histoire nouvelle pour les Algériens, faite de sacrifices". "C'est d'une guerre génocidaire ciblant les symboles du drapeau national qu'il s'est réellement agi. La France avait compris, dès 1944, que la seule alternative qui s'offrait à elle pour ne pas quitter l'Algérie était de mener la politique de la terre brûlée et l'extermination de l'individu arabe", a-t-il En dépit d'un lourd tribut humain, la France demeure "le seul empire colonial à ne pas s'être excusé", a déploré l'historien, rappelant que même la première puissance du monde, les Etats-Unis d'Amérique en l'occurrence, l'a fait pour ses deux explosions nucléaires au Japon, notant que les essais nucléaires effectués en Algérie par la France ont été au nombre de 17. Conviant les jeunes générations à puiser les enseignements de ces faits, il a estimé que "l'avenir de l'Algérie se construit à partir de son histoire, de son passé et de ses sacrifices", notant la nécessité de "préserver le pays des dangers extérieurs et des ennemis". M. Zeghidi a tenu à saisir cette tribune pour "saluer" et rendre hommage aux éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) pour leur mobilisation continue afin de "nettoyer" le territoire national des conséquences de l'occupation française, à savoir, les mines anti-personnel plantées par l'armée coloniale, au nombre de 15 millions, dont 9 millions détruites depuis l'indépendance. Source APS