L'industriel algérien Issad Rebrab a longtemps été l'idole de plusieurs algériens en matière de réussite dans le monde des affaires. Mais qui dit monde des affaires, dit affaires peu légales; corruption et évasion fiscale. Selon les documents révélés jeudi soir par Ennahar TV, Issad Rebrab n'est, hélas, pas cet homme d'affaires d'exception qui doit sa richesse à une gestion légendaire et une chance qui le suit inlassablement. Un dossier dûment constitué, truffé de preuves et de documents authentifiés, vient ces idées reçues. En effet, outre le chantage exercé sur le gouvernement lors du "Printemps arabe" de 2011, en simulant une crise de sucre et de huile provocant une flambée des prix, les entreprises gérées, directement ou indirectement, par Rebrab se voient être impliquées dans plusieurs scandales, dont le plus récent est celui de la société Metal Sider, une SPA spécialisée dans l'importation du rond à béton (acier) et dont le nom est cité dans la liste noire des sociétés qui usent de fraude et de corruption. Cette société gérée par l'empire Rebrab a été épinglée au début de l'année 2016 pour fraude dans les affaires d'achat et de vente ainsi que pour blanchiment et trafic illicite de devises. Metal Sider figure ainsi dans la liste noire des sociétés interdites d'importation de rond à béton et de ciment. Cependant, d'autres documents révélés par Ennahar TV montrent que la SPA METAL SIDER continue à importer malgré l'interdiction et ce en complicité avec des personnalités haut placées dans l'Etat. L'on constate que durant le premier trimestre 2016, alors qu'elle figurait dans liste noire depuis le 19 janvier, METAL SIDER a importé 43.746.423 kilogrammes de rond à béton. Société offshore: Rebrab l'un des premiers L'on sait tous que l'industriel algérien, Issad Rebrab, a été cité dans les Panama Papers pour sa société écran "Southern International Engineering LTD", fondée avec un baron du pétrole roumain, Gabriel Comanescu. Cependant, ce que beaucoup ignorent est que le patron de Cevital est l'un des premiers à se lancer dans l'offshore. En effet, son premier paradis fiscal a été créé en 1992, avec la société Sigma International, dont son fils aîné détient 75% des actions. Cette société qui est sur papier en activité depuis 1992 et domiciliée depuis 1995 à Montpelier, en France, apparait sous le nom d'un certain Brahim Benessib qui ne détient que 100 actions, alors que l'actionnaire majoritaire détenant 1.000 actions, à savoir Omar Rebrab, n'est cité que par ses initiales comme co-gérant. D'autres membres de la famille Rebrab sont cités comme actionnaires, dont Issad qui détient 100 actions. Au fil des années, Issad Rebrab a su acquérir une expérience dans l'offshore; ce que l'on pourra constater avec son dernier paradis créé en France sous le nom de "Skor France". Cette société, dont Brigitte Nehlig est commissaire aux comptes titulaire, se trouve être en connexion avec une vingtaine d'autres sociétés écran. En effet; outre Isla Mondiale Distribution et Société de viande Halal détenues par Malik Rebrab, on peut constater une vingtaine d'autres étroitement liées à son autre société "Skor France"; Ekla Distribution, Octe, Inergie, Transalliance Holding, Dentalvia-Medilor; etc. Se sont toutes tes sociétés en connexion avec "Skor France". Ce qui vient alimenter davantage de soupçons; c'est le fait que Brigitte Nehlig soit citée dans un réseau d'offshore. Autant de preuves et de documents, dont l'authenticité n'est guère discutable, existent et peuvent être accessibles par les journalistes spécialisés dans l'investigation. Mais ce que l'on constate amèrement, c'est cette politique de l'Autruche qu'adoptent les médias algériens qui, paradoxalement, crient haut et fort leur indépendance et leur non obéissance à un lobby aucun, devant tout ce qui risquerait de "fâcher" l'empereur Rebrab. Cela montre; néanmoins, ce chantage qu'exerce l'idole de certains Algériens mal-informés contre tout média qui oserait esquisser la moindre vérité sur les affaires louches du milliardaire algérien.