L'appel à la grève, lancé par l'intersyndicale regroupant plusieurs syndicats de différents secteurs pour demander notamment l'annulation du projet de loi relatif à la retraite, a été diversement suivi lundi à travers le territoire national, ont constaté des journalistes de l'APS. A Alger, une virée au niveau de quelques établissements des trois paliers de l'Education a permis de constater que le mot d'ordre de grève de deux jours (24 et 25 octobre) lancé par l'intersyndicale a été différemment apprécié par les enseignants. Si certains d'entre eux ont répondu favorablement à l'appel à la grève d'autres ont préféré l'ignorer et poursuivre leurs cours normalement. C'est le cas, notamment, au CEM Anane Saïd (les Sources), à l'école Mohamed Rouizi I et II, au lycée Hassiba et Saâd Dahleb de Kouba, au CEM Amirouche et au lycée Aïcha Oum El Mouminine de Hussein Dey, au Lycée El-Idrissi au 1er Mai ainsi que le lycée Mohamed Boudiaf de Diar Essaâda, où les élèves qui se trouvaient devant l'entrée des établissements ont affirmé avoir suivi quelques cours dans la matinée. Le même constat a été fait à l'ouest du pays où à Oran le taux de suivi de la grève a été estimé à 60% par le coordinateur régional ouest de l'UNPEF, Mohamed Madani, alors que le coordinateur de wilaya du Conseil syndical des enseignants des lycées d'Algérie (CLA), Abdelatif Medina a avancé un taux de 89% dans les établissements du secondaire uniquement. Les tentatives de l'APS de joindre les services de la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran ont été vaines. A Constantine, le taux de suivi de la grève a été de l'ordre de 27,25% (21,20% dans le palier primaire, 29,92% au palier moyen et 28,98% dans les classes du secondaire), a indiqué le directeur de l'Education, Mohamed Bouhali qui a fait part d'un recul "considérable" par rapport au taux de 41% enregistré la semaine passée. Les représentants des différents syndicats grévistes ont évoqué des taux de suivi allant de 45% jusqu'à 90% dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya. Le taux de suivi de la grève dans les administrations relevant de la direction locale de l'Education n'a pas dépassé les 3% selon les précisions fournies par M. Bouhali. Concernant le Sud du pays, des taux de suivi mitigés, voire faibles, ont été enregistrés. Le secteur de l'éducation dans la wilaya d'Ouargla a connu un taux de suivi de 46,2%. Le plus grand taux de suivi de cet appel à la grève a été relevé dans le palier primaire avec 53,3%, le cycle moyen avec 52,7% et le secondaire avec un taux de 32,3%, a-t-on précisé. S'agissant des autres secteurs, dont celui de la santé, et hormis un taux de suivi de 0,1% enregistré dans la wilaya d'Ouargla, l'appel à la grève n'a pas trouvé d'écho dans le même secteur à travers les wilayas d'Illizi, El-Bayadh et Naâma, selon les informations parvenues des directions de la Santé et de la population de ces wilayas. Selon des chiffres avancés par l'intersyndicale, le taux de suivi dans l'Education nationale 75,30%, la formation professionnelle 52%, les fonctionnaires de la santé 65%, les fonctionnaires des communes 75%, les fonctionnaires de l'enseignement supérieur 35%. Les départements ministériels concernés n'ont pas encore communiqué leurs taux de suivi de ce deuxième mouvement de débrayage. Réagissant à ce mouvement de grève, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a affirmé que les portes du dialogue étaient "ouvertes en permanence" avec les syndicats des différents secteurs concernés. Il a précisé que plusieurs rencontres ont eu lieu avec les secteurs pour recevoir et écouter les syndicats outre les émissions médiatiques programmées par certaines chaînes pour expliquer les objectifs et les dispositions de la loi sur la retraite en présence de représentants du secteur du travail et des syndicats sectoriels. Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé que seule la justice était habilitée à statuer sur la grève enclenchée par les praticiens de la santé publique.
L'intersyndicale regroupant 13 syndicats des secteurs de l'éducation, de la santé et de l'administration publique avait déjà appelé à une grève les 17 et 18 octobre derniers, rappelle-t-on.