L'équipe de France et la Fédération française de football ont vécu un week-end hallucinant: au lieu de préparer le match vital de mardi, la vie des Bleus a été rythmée par le renvoi de Nicolas Anelka et une grève des joueurs à l'entraînement pour le soutenir. Mardi, face à l'Afrique du Sud, pour son dernier match du groupe A, l'équipe de France jouera pourtant sa survie dans ce Mondial-2010 aux allures de cauchemar sans fin. Dirigeants et joueurs se réveillent samedi avec une Une qui barre le journal L'Equipe ("Vas te faire enculer, sale fils de pute"), révélant des insultes lancées par Nicolas Anelka jeudi à la mi-temps de France-Mexique (0-2) à l'encontre de Raymond Domenech qui critiquait son positionnement. Les portables sonnent, les ordinateurs s'allument. Devant l'onde de choc suscitée en France, une réunion de crise s'organise au Pezula, le luxueux hôtel des Bleus à Knysna, au bord de l'Océan Indien. "Devant le refus du joueur de se livrer à des excuses publiques", le président de la fédération française Jean-Pierre Escalettes prend alors "la décision en plein accord avec le sélectionneur et les membres de la délégation présents à Knysna d'exclure Nicolas Anelka du groupe". Aux côtés de M. Escalettes, Patrice Evra, capitaine des Bleus, enrage devant la presse dans la soirée, évoquant un "traître à éliminer": il ne s'agit pas d'Anelka, mais de celui qui a révélé ces insultes à la presse. Anelka dîne une dernière fois samedi soir avec ses partenaires, selon l'encadrement des Bleus, et rejoint Le Cap en voiture avec son avocat. Il devait prendre un avion pour Londres dimanche en milieu d'après-midi. Après Nasri, Benzema et Benarfa, Dominique s'en prend à Anelka le musulman. En le renvoyant hier de la sélection française, le premier responsable prouve une fois encore ses mauvais desseins contre certains joueurs, comme il l'a fait auparavant en écartant des joueurs d'origines algériennes de la sélection. C'est au tour d'Anelka, le musulman qu'il envoie rejoindre le trio Benzema, Benarfa et Nasri.