NOUAKCHOTT - Le chef de la branche mauritanienne d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), officiellement démantelée, a menacé lundi la France et la Mauritanie de réprésailles après un raid de soldats de ces deux pays contre une base d'Aqmi au Mali le 22 juillet. "Je dis aux infidèles et croisés français (...) que nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n'aura pas été versé", a déclaré le chef d'Aqmi en Mauritanie, El Khadim Ould Semane, au quotidien privé Noukchott Info. A l'encontre de la Mauritanie, il affirme que "combattre main dans la main avec les mécréants français est une preuve suffisante que l'armée mauritanienne combat l'islam" et ajoute: "Il y a des hommes qui sont prêts à se venger" après le raid franco-mauritanien du 22 juillet qui a fait sept morts parmi les djihadistes, selon le gouvernement mauritanien. El Khadim Ould Semane est emprisonné à Nouakchott depuis son arrestation fin avril 2008 au cours d'une opération de police qui avait fait un mort et plusieurs blessés parmi les policiers et des membres d'Aqmi dans la capitale mauritanienne. L'interview a été réalisée par téléphone, selon le journal, dont l'usage est théoriquement interdit au sein de la prison civile de Nouakchott où sont emprisonnés 73 djihadistes présumés. Le chef de la branche mauritanienne d'Aqmi, officiellement démantelée depuis son arrestation, exige en outre la restitution des corps des membres d'Aqmi tués lors du raid, et depuis en possession de l'armée mauritanienne. "Nous disons à cette bande criminelle de ce gouvernement" mauritanien qu'une autre "preuve de son infidélité est le refus de restituer le corps des moudjahidines à leurs famille", affirme-t-il. L'un d'eux est, selon lui, un Mauritanien du nom d'Abdel Kader Ould Hmednah. La télévision d'Etat à Nouakchott avait montré les corps des jihadistes tués et des spécialistes mauritaniens d'Aqmi avaient affirmé avoir identifié l'un d'eux comme étant Bilal Al Jazairi, alias "Bilal l'Algérien". Il s'agirait d'un des chefs de l'unité radicale d'Aqmi dirigée par un autre algérien, Abdelhamid Abou Zeid, visée par le raid du mois dernier pour tenter de retrouver un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, dont l'exécution le 24 juillet a été revendiquée par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.