Décision n Le Mali encourage les pays voisins à user de leur droit de poursuite sur son territoire contre Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). «Nous venons de le dire à nos voisins : nous les encourageons à user de leur droit de poursuite pour traquer les terroristes, les criminels, jusque sur notre territoire», a indiqué hier, samedi, un responsable malien de la sécurité à Gao (nord). Interrogé sur la présence de troupes étrangères, notamment françaises, sur le territoire malien, le même responsable a affirmé : «Ce que nous savons, c'est que c'est l'armée mauritanienne qui a franchi la frontière, avec l'aide des Français». «Français, Algériens, Américains, Mauritaniens, c'est tout à fait normal que nous conjuguions le même verbe pour lutter contre toutes les menaces», a-t-il ajouté. Le Président malien, Amadou Toumani Touré, sans le feu vert de qui les interventions mauritaniennes n'auraient pu avoir lieu, a rencontré vendredi dernier à Bamako de hauts responsables de la sécurité mauritanienne venus l'informer de leur déroulement. La Mauritanie et le Mali se sont rapprochés à l'occasion des opérations mauritaniennes après une période de tension, Nouakchott reprochant à Bamako d'avoir cédé aux exigences d'Aqmi en libérant des prisonniers pour obtenir la libération en février dernier d'un autre otage français, Pierre Camatte. Des opérations militaires en territoire malien ont eu lieu depuis un premier raid lancé jeudi dernier par l'armée mauritanienne avec la participation de soldats français contre une unité d'Aqmi qui détient Michel Germaneau, 78 ans, enlevé le 19 avril dernier. Aqmi a menacé de l'exécuter, demain, lundi, si ses militants prisonniers dans la région n'étaient pas libérés. La Mauritanie a affirmé avoir tué six membres de ce groupe terroriste lors de cette opération. «Six membres d'Aqmi ont été tués et quatre autres ont pris la fuite», a déclaré le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil. Il a assuré que ce groupe s'apprêtait à lancer le 28 juillet prochain une attaque en Mauritanie, sans en préciser la nature. Samedi après-midi, une source militaire mauritanienne avait affirmé que «les opérations de traque et de ratissage se poursuivaient contre les camps des terroristes d'Al-Qaîda» dans plusieurs zones au Mali. Peu après, une source au ministère français de la Défense ajoutait que ce nouveau raid mauritanien, le deuxième en trois jours, avait pris fin, mais que l'armée française n'y avait pas participé. Aqmi est un groupe qui opère dans une zone désertique aux confins du Mali, du Niger, de la Mauritanie et de l'Algérie, il détient également deux otages espagnols, Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans, enlevés fin novembre dernier.