BEYROUTH - Une foule en délire a accueilli mercredi soir le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en visite officielle au Liban, lors d'un rassemblement organisé par le Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du parti chiite. "Mort aux Etats-Unis!" "Mort à Israël!" et "Ahmadi, Ahmadi" ont scandé les quelques dizaines de milliers de sympathisants rassemblés en plein air au stade al-Raya, à l'apparition du président iranien qui les a salués, avant d'embrasser le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont l'organisation est qualifiée de "terroriste" par les Etats-Unis, a ensuite accueilli dans un discours retransmis sur grand écran M. Ahmadinejad, dont le pays est le principal parrain militaire et politique du parti chiite. Les sympathisants agitaient des drapeaux iraniens, libanais et celui du Hezbollah et portaient des photos du président iranien et de Nasrallah. Beaucoup se tenaient sur les balcons des immeubles environnants du stade. Des pancartes géantes accrochées aux murs des immeubles montraient le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Khomeiny et l'actuel guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, avec à leurs côtés le cèdre, emblème du Liban, et le mot "Allah" qui orne le drapeau iranien. D'autres montraient des chars merkava israéliens renversés et un soldat israélien pleurer, avec l'inscription "Israël est tombé". "Si Israël nous attaque de nouveau, nous le détruirons grâce à l'aide de l'Iran", affirme Mohammad Zaarour, un sympathisant du Hezbollah au rassemblement. "Israël n'ose plus attaquer le sud du Liban grâce à la victoire de la résistance en 2006", affirme de son côté Hussein Khaoui, 50 ans, restaurateur à Tyr (50 ans), en référence au conflit entre Hezbollah et Israël. Hajj Hussein, 65 ans, qui vit au Canada, affirme être venu au rassemblement pour "remercier" le président iranien. "Tant que l'Iran est à nos côtés, la victoire l'est aussi". Des vidéo-clips montraient des images de la guerre de 2006. Le rassemblement semble avoir suscité la curiosité d'étrangers aussi. "Nous sommes ici pour voir Ahmadinejad, car c'est une personnalité connue et nous voulons entendre l'autre point de vue", affirme Alex, étudiant britannique en histoire, qui visite le Liban comme touriste. Accueilli en héros à Beyrouth au premier jour de sa visite officielle controversée, M. Ahmadinejad a loué la "résistance" du Liban face à Israël, son ennemi juré. Sa visite, notamment son déplacement jeudi dans le sud frontalier d'Israël est critiqué par le camp pro-occidental au Liban, qui lui reproche de vouloir transformer le Liban en une "base iranienne" aux portes de l'Etat hébreu.