Engagement n Un ministre israélien a affirmé qu'il fallait «prendre au sérieux» le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a adressé une mise en garde à Israël, un an après la fin de la guerre du Liban. «Il faut prendre au sérieux Nasrallah, il n'a jamais menti, il fait certes preuve d'arrogance, mais il fait ce qu'il dit», a indiqué, ce mercredi matin, Binyamin Ben Eliezer qui faisait référence au discours du chef du Hizbollah, hier, mardi à Beyrouth qui a affirmé : «Sionistes, si vous pensez attaquer le Liban, je vous réserve une surprise qui changera le cours de la guerre et le destin de la région.» Et d'avertir : «Toute nouvelle guerre contre le Liban vous sera très coûteuse.» «De la même façon que nous avons gagné en août 2006, je les avertis qu'ici au Liban il y a une résistance, une armée et une population qui refuse l'humiliation et ne craint que Dieu», a t-il ajouté. «Lorsqu'il dit qu'il dispose de 2 000 roquettes, je le crois, mais je ne connais pas la surprise à laquelle il a fait allusion», a aussi affirmé le ministre israélien. Hassan Nasrallah a fait cette déclaration dans un discours télévisé retransmis devant une foule rassemblée dans la banlieue sud chiite de Beyrouth à l'occasion du premier anniversaire de la «victoire» de son mouvement face à l'armée israélienne lors de la guerre au Liban, achevée par un cessez-le-feu le 14 août 2006. 50 000 chaises selon les organisateurs, toutes occupées, avaient été installées face à l'écran mais la foule s'étendait aussi aux abords du terrain vague, où d'autres écrans avaient été dressés. Encadrée par le puissant service d'ordre du parti chiite, la foule agitant des nuées de drapeaux jaunes du Hezbollah, s'était rassemblée aux cris de «Allez Nasrallah, on t'attend Nasrallah». Le chef du Hezbollah a, à cette occasion, accusé aussi les Etats-Unis de s'opposer à une solution à la crise libanaise. «Les Etats-Unis interviennent jour et nuit pour empêcher une solution et la formation d'un gouvernement d'union», a déclaré Nasrallah, affirmant que le Hezbollah soutenait toute tentative de règlement de la crise. «Au Liban il y a deux courants. Un courant qui veut l'entente nationale et un règlement de la crise, un autre qui veut la confrontation et veut éliminer l'autre partie. Ce courant compte sur le soutien américain et estime qu'un règlement national est une trahison», a t-il affirmé. «S'il y a une partie qui doit obtenir des garanties, c'est le Hezbollah et son peuple car nous sommes des cibles, menacées de mort et d'un changement démographique par l'exode de la population du Liban sud», estime-t-il. «Nous ne voulons pas la guerre, mais nous devons être prêts. Comme je vous ai toujours promis la victoire, je vous la promets de nouveau», a dit le chef du Hezbollah en concluant son discours de plus d'une heure. L'opposition libanaise, menée par le Hezbollah, ne reconnaît plus depuis neuf mois la légitimité du gouvernement de Fouad Siniora, et réclame un gouvernement d'union dans lequel elle aurait un poids accru, avant l'élection présidentielle prévue à partir du 25 septembre. Cette échéance est déterminante puisqu'en cas d'échec, le pays plongerait dans un dangereux vide institutionnel.