Le Maroc rejette une enquête de l'ONU sur les violences survenues le 8 novembre au Sahara occidental et refuse que la mission de l'Onu, Minurso ait compétence en matière de droits de l'homme, a déclaré le chef de la diplomatie marocaine dans une interview publiée samedi par El Pais. La résolution, votée jeudi au Parlement européen, en faveur d'une enquête de l'ONU sur les violences ayant accompagné le démantèlement par les forces marocaines d'un camp de Sahraouis contestataires à Laâyoune est "précipitée et partiale" a critiqué le ministre des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. Le bilan officiel marocain fait état de 13 morts, dont 11 parmi les forces de l'ordre, à la suite du démantèlement. D'autre part, le ministre marocain ajoute dans le journal espagnol qu'il va se rendre le 1er décembre au parlement européen pour "démontrer le caractère partial, injuste et déséquilibré de la résolution", soulignant que le Maroc refuse que la mission de l'ONU au Sahara occidental, Minurso ait compétence en matière de droits de l'homme comme certains pays et ONG le réclament. "Nous n'allons pas transiger sur cette question, qui sert nos adversaires (le Polisario et l'Algérie, ndlr). Parce que nous sommes en état de guerre", a indiqué le ministre morocain selon la traduction espagnole. Le chef de la diplomatie marocaine a catégoriquement rejeté toute accusation de tortures et de disparitions de Sahraouis après la publication de témoignages en ce sens dans des journaux espagnols. "Beaucoup de mensonges ont été dit à l'opinion publique espagnole qui est mal orientée lorsqu'elle dit que la seule solution pour le conflit du Sahara occidental est un référendum", a ajouté le ministre. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Polisario, soutenu notamment par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux Sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance, ou autonomie sous souveraineté marocaine. Le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute idée d'indépendance.