S'agit-il vraiment des manifestations pour dénoncer la hausse des prix ou bien ont-elles étaient déviées de leurs parcours ? Ont-elles réellement été spontanées, non orientées ni encadrées ou bien sont elles le résultat d'une tension qui a fini par exploser ? Ce sont là des questions que d'aucun se serait posé ces trois derniers jours suite à la propagation des manifestations dans plusieurs régions du pays. Le début était à Staouéli ensuite l'ouest algérien Dans la nuit de lundi à mardi, aux environs de 21h, les premières informations sur des manifestations nous parviennent de Staouéli, plus précisément de la région d'el-Bridja. Des manifestants brûlent la station service et ferment la route pour protester contre la hausse de certains produits alimentaires. Immédiatement après, l'information a été démentie et l'on rapporte qu'il s'agissait d'une simple tentative de bloquer la route qui s'était soldée par des affrontements entre des citoyens dispersés par la gendarmerie. Le lendemain, la rumeur devient réalité mais cette fois ci à Fouka, à l'ouest de la capitale. Les manifestants, en majorité des adolescents, sont sortis dans les rues est ont commencé à saccager tout sur leur chemin. 24 heures après, la fièvre s'est propagée subitement à l'ouest du pays, où des affrontements violents ont opposés les manifestants aux forces de l'ordre dans différentes régions d'Oran avant de reprendre dans la soirée à Alger et plus exactement à Bab El Oued. Ali Belhadj… au mauvais moment et mauvais endroit ! Lorsque les manifestations on commencées à de Bab El Oued, quartier populaire et populeux, les services de sécurité ont arrêtés Ali Belhadj, qui a tenté de monter la vague des protestations et lui donner un cachet politique et religieux. Si l'arrestation de Ali Belhadj a été une chose normale, puisque ce n'est pas la première fois, ce qui est par contre anormale c'est qu'il se trouvait cette fois ci au mauvais moment et au mauvais endroit. L'homme a été vu parmi les manifestants, essayant de les encadrer quelques minutes avant à Bab El Oued. Pour qui travaille Belhadj ? Après les évènements d'octobre 88, des langues ont commencé à se délier pour raconter des faits survenus alors. Ont parle d'une rencontre entre le général à la retraite Mohamed Betchine et un jeune brun, grand orateur qui sait manipuler la jeunesse et la rassembler autour de lui. ce jeune homme n'était autre que Ali Belhadj, numéro deux du Front Islamique du Salut (FIS) La rencontre qui a eue lieu à la direction général de la sûreté nationale (DGSN) en présence du premier responsable de la police à l'époque, Abdelmadjid Bouzebid, connu pour être un pro Betchine, était sur un plan que devait exécuter Ali Belhadj. Ce dernier a été chargé d'encadrer une marche qui devait démarrer de la Place des Martyrs à Bab El Oued, dans la capitale. D'autres témoignages de journalistes qui ont vécus les évènements de près, parlaient de l'implication de certaines parties et étaient unanimes quant à l'existence d'une main cachée derrières les évènements. Certains témoins avançaient même que le général Larbi Belkheir aurait retardé l'intervention pour mater Ali Belhadj et son groupe et aurait présenté des rapports erronés à Chadli Bendjedid prétendant maîtriser la situation, d'autres avancent qu'une partie d'opposition du FLN à l'époque, voulait l'explosion dans le but d'écarter certains dirigeants. Octobre 88, janvier 2011 Octobre 88: les évènements de ce mercredi noir étaient sous formes de revendications sociales, survenues d'une manière anarchique, non organisées, dans la capitale avant de se propager dans les autres régions du pays le lendemain. Elles prennent subitement la forme de revendications idéologiques et politiques le vendredi matin lorsqu'un groupe d'islamistes organisent une marche à partir des mosquées à l'issue de la prière du vendredi. Le 11 janvier 2011, les manifestations commencent le mercredi à Oran avant de se propager à Bab El Oued. Des manifestations sans slogans Octobre 88 : les manifestations d'octobre 88 étaient des revendications sociales mais il n'y avait aucun slogan politique. Les algériens à cette époque ne revendiquaient pas le multipartisme, ni la liberté d'expression ni même la démocratie. Aujourd'hui, la majorité des manifestants sont des jeunes adolescents de moins de 23 ans, soit des mineurs sans responsabilité familiale. Alors, qui les manipule ? Les manifestations se sont vite transformées, dans la plus part des cas, en actes de banditisme et de vol. Les jeunes se sont attaqués à un dépôt de boissons alcoolisées à Aïn Benian et ont volés des magasins dans la capitale et dans plusieurs autres villes.