Un nouveau câble de l'ambassade U.S. à Tunis il y a cinq années, révélé par Wikileaks, apporte un nouvel éclairage sur les ambitions politiques de l'ex-président Ben Ali, qui serait atteint d'un cancer, à vouloir rester au pouvoir jusqu'à sa mort. Classé « secret » ce télégramme, rédigé en janvier 2006 par l'ambassadeur US, S.E. William J. Hudson, ce télégramme est une analyse détaillée des mécanismes constitutionnels mis en place par le président Ben Ali, arrivé au pouvoir en novembre 1987, pour s'assurer une présidence à vie. Dans cette liste figuraient l'actuel Premier ministre, Mohamed Ghanouchi, Abdelaziz Ben Dhia, éminence grise du palais de Carthage, l'actuel président du Parlement Fouad Mebazaa, le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane (à l'époque chargé de la Défense) ou bien encore l'ex-Première Dame de Tunisie, Leila Trabelsi Ben Ali. Selon le document, classé secret, transmis par l'ambassadeur U.S. à Washington le 9 janvier 2006, les américains savaient que Ben Ali avait un cancer de la prostate et qu'il avait été incapable d'assumer la présidence pendant une période de quelques jours sans qu'il ait été remplacé par le premier ministre selon la constitution dans pareils cas. Le document révèle les intentions de Ben Ali qui ne comptait pas du tout quitter la présidence. Celui-ci, selon le câble américain, voulait mourir président. L'ambassadeur U.S. reprend une blague qui circulait à l'époque en Tunisie selon laquelle Ben Ali avait trois (03) objectifs : rester au pouvoir, rester au pouvoir et rester au pouvoir. Ben Ali avait exclu tous ses adversaires potentiels que ce soit dans l'opposition ou même parmi ses partisans. Le câble présente cinq noms de personnalités tunisiennes qui, selon lui, pouvaient être sur la liste des candidats potentiels pour succéder à Ben Ali en cas de décès ou de démission, bien que cette deuxième hypothèse soit écartée. Le document cite le nom du ministre d'état et conseillé personnel de Ben Ali et porte parole de la présidence, Abdelaziz Ben Dhia, Ali Chaouche, ministre des affaires sociales et de la solidarité, le premier ministre Mohamed Ghanouchi, l'ancien ministre de la défense et ministre des affaires étrangères Kamel Morjane, et l'ex Première Dame de Tunisie Leila Trabelsi.