ALGER - Des enfants algériens sont envoyés en Europe, et notamment en Espagne, à bord d'embarcations de fortune afin de profiter des dispositions sociales favorables pour les enfants mineurs, a déploré lundi à la radio chaîne III un haut responsable algérien, Halim Benatallah. * * "Il y a beaucoup de parents chez nous qui ont tendance à exporter leurs enfants mineurs dans les embarcations de Harraga (clandestins), c'est tout à fait déplorable", a déclaré le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, qui était interrogé en duplex depuis Berlin. * * "Imitant en cela des pratiques suivies par des pays voisins, les parents essaient d'exploiter les bonnes dispositions des lois des pays envers les enfants mineurs qui sont pris en charge, a ajouté M. Benatallah. Et alors, il lancent leurs enfants dans des embarcations". * * Une fois arrivés sur les côtes européennes, ils sont alors pris en charge par des associations comprenant notamment des femmes algériennes, a-t-il indiqué. Et lorsque celles-ci contactent les parents en Algérie, "ils refusent de les reprendre". * * "Ils préfèrent que leurs enfants restent là-bas et à la limite, ils coupent les communications téléphoniques", a expliqué M. Benatallah. * * Le haut responsable n'a pu fournir de chiffres "mais des cas commencent à se multiplier et cela commence à interpeller notre communauté sur place", a-t-il noté, qualifiant ces parents d'"irresponsables". * * Le 19 janvier, le secrétaire d'Etat avait fourni des chiffres généraux pour l'Espagne, indiquant que plus de 1.400 clandestins algériens avaient été expulsés de ce pays en 2010. * * Il n'a pas cité de chiffres pour ceux qui n'arrivent jamais à bon port et meurent noyés. * S'ils sont arrêtés au départ de l'Algérie, les candidats à l'émigration clandestine sont passibles de six mois de prison en vertu d'une loi votée en 2009 qui punit aussi les passeurs à des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de détention. *