Les associations algériennes en Espagne ont imploré le soutien de l'Etat pour le rapatriement des clandestins mineurs. M.Halim Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, est depuis le début de la semaine en Espagne, afin de s'enquérir de la situation des Algériens qui y résident. Cinquante-sept harraga algériens ont voulu le rejoindre...! En effet, au moment où M.Benatallah se familiarisait avec les membres de la communauté algérienne établie en Espagne, où il séjourne, rappelons-le, depuis le 14 janvier dernier, les gardes-côtes algériens ont intercepté 57 clandestins qui prenaient la direction de la péninsule Ibérique à bord d'embarcations de fortune. Quarante-cinq d'entre eux ont été interceptés au large des côtes de Annaba, alors que les douze autres (tous mineurs) l'ont été à Mostaganem. M.Benatallah a tenu à Madrid une réunion «de travail et d'évaluation» avec une quarantaine d'associations algériennes qui représentent l'ensemble du mouvement associatif algérien en Espagne. Lors de cette rencontre qui s'est déroulée au siège de l'ambassade d'Algérie, le secrétaire d'Etat a réitéré la volonté du gouvernement d'aller vers «une démarche d'ensemble et durable en direction de la communauté». Il considère que les rapports entre la mère patrie et la communauté établie à l'étranger devraient être construits sur «une relation mutuellement bénéfique». De leur côté, les représentants de ces associations ont présenté au secrétaire d'Etat «un inventaire d'actions et de propositions» pour la prise en charge des doléances des ressortissants algériens en Espagne. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger a également animé une autre rencontre à Alicante. Lors de cette réunion, M.Benatallah s'est prêté au jeu des questions-réponses en donnant la parole aux émigrés d'Alicante. Ces derniers ont exprimé leurs appréhensions quant à leur situation actuelle. Car ils estiment être «marginalisés et considérés comme une communauté de seconde classe». Aussi, M.Benatallah a assuré que l'ensemble de ces préoccupations «seront prises en charge par le gouvernement», tout on relevant que «les préoccupations exprimées se recoupent avec celles évoquées par la communauté algérienne établie dans d'autres pays». Toutefois, Il faut signaler que tous les mouvements associatifs ont alerté le secrétaire d'Etat sur les dangers qui guettent les sans-papiers algériens en ces temps de crise économique que connaît l'Europe, surtout les mineurs qui sont «plus proches de la dérive vers la délinquance». La situation des «harraga» est des plus précaires. Eux qui n'ont aucune ressource. Pas de papier, donc pas de travail...A cet effet, ces associations ont sollicité le soutien de l'Etat pour le rapatriement des enfants mineurs, ainsi que pour les aider à lancer des campagnes de sensibilisation et de recensement de ces jeunes sans papiers et dont la plupart sont sans repères. Même si leur situation est désastreuse, ils ne peuvent pas rentrer au pays, la plupart du temps par honte...! Ils veulent aussi alerter les candidats potentiels à la «harga» sur l'absence de perspectives en Espagne du fait de la crise économique. Les quarante associations algériennes pourraient ainsi, avec l'aide du département de M.Benatallah, lancer ces campagnes de réinsertion sociale. Dans un autre registre, M.Benatallah a annoncé l'ouverture prochaine d'un consulat général à Barcelone. Ce qui prouve un tant soit peut «l'importance que le gouvernement accorde à la communauté algérienne établie en Espagne et la sollicitude de l'Algérie pour tous ses enfants à l'étranger», a-t-il attesté. Il faut néanmoins signaler que la communauté algérienne établie en Espagne compte environ 65.000 citoyens immatriculés auprès des services consulaires à Madrid et à Alicante.