WASHINGTON - L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei, rentré en Egypte pour soutenir les jeunes qui ont lancé la révolte contre Hosni Moubarak, a assuré dimanche ne pas avoir été invité au dialogue entre les Frères musulmans et le pouvoir, qualifiant ces discussions d'"opaques". "Je n'ai pas été invité à participer aux négociations, à ce dialogue, mais je suis ce qui se passe", a dit M. ElBaradei sur la chaîne américaine NBC. C'est la première fois qu'un dialogue a officiellement lieu entre le pouvoir égyptien et le puissant mouvement des Frères musulmans, jusqu'ici bête noire du régime. Les discussions réunissent également des représentants du parti Wafd (libéral), du Tagammou (gauche), des groupes de jeunes pro-démocratie ayant lancé le mouvement de contestation, ainsi que des figures politiques indépendantes et des hommes d'affaires. M. ElBaradei a jugé ce processus "opaque. Personne ne sait qui parle à qui pour le moment (...). Le processus est géré par le vice-président Souleimane, par l'armée et c'est bien ça le problème". "Le président est un militaire, le vice-président est un militaire et le Premier ministre est un militaire. Je pense que si vous voulez réellement instaurer la confiance, il est indispensable de faire participer les civils et c'est pourquoi j'ai suggéré de mettre en place un plan de transition dans le cadre duquel un conseil présidentiel composé de trois personnes, et comprenant l'armée, serait à la tête d'un gouvernement de transition", a encore dit M. ElBaradei.