ALGER - Les négociations franco-algériennes de partenariat de production dans les dossiers de Renault, Total et Lafarge ont avancé et sont à "mi-chemin" d'accords, a annoncé lundi à Alger l'envoyé spécial français Jean-Pierre Raffarin. S'exprimant après une réunion de travail avec son interlocuteur désigné, le ministre algérien de l'Industrie Mohamed Benmeradi, M. Raffarin a également rappelé que les discussions impliquaient "plus de 20.000 emplois directs". "Il s'agit, a-t-il dit d'un travail économique et social". M. Raffarin, chargé par le président Nicolas Sarkozy de faire avancer la coopération bilatérale, est arrivé dimanche soir pour une seconde mission de travail, la première ayant eu lieu fin novembre. Dans la matinée, les trois dossiers sont discutés par les groupes concernés lors de réunions de travail qui étaient en cours dans la journée. Pour le projet pétrochimique de Total avec la Sonatrach, il y a eu la participation dans la matinée du ministre de l'Energie Youcef Yousfi, a-t-il indiqué. Il s'agit "d'une véritable filière de pétrochimie et de l'éthylène, il y a là de grands projets stratégiques". Ce projet, d'un montant de 5 milliards d'euros, "ne pouvait pas se décider au cours d'une (seule) réunion entre des représentants", a rappelé M. Benmeradi. M. Raffarin a fait état de "sujets plus urgents où il est question de l'emploi à plus court terme pour ce qui est par exemple de Lafarge avec son partenaire Gica (Groupe industriel des ciments d'Algérie, public)", également en cours d'avancement. Concernant l'implantation de Renault en Algérie, "un projet dont on parle depuis 40 ans", a rappelé M. Benmeradi, les discussions "avancent très bien". Il a fait état d'une contre-proposition algérienne sur la production de 100.000 véhicules de gammes variées, et d'une liste de 50 entreprises de sous-traitance algérienne qui peuvent être intégrées au projet. M. Raffarin devait être reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, avant d'avoir dans la soirée une séance de travail suivie d'un dîner avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le volume total des échanges commerciaux entre l'Algérie et la France, son premier fournisseur, a atteint en 2009 quelque 9 milliards d'euros et 430 entreprises françaises sont implantées en Algérie où elles emploient plus de 35.000 personnes, selon des sources françaises.