GENEVE - Entre 1.500 et 2.500 personnes fuient chaque jour la Libye, a indiqué vendredi l'ONU alors que la communauté internationale se prépare à des frappes militaires contre Kadhafi. Alors qu'une zone d'exclusion aérienne pourrait être bientôt mise en place par certains pays, dont la France, les agences humanitaires ont indiqué dans une conférence de presse qu'elles ne parviennent pas à chiffrer son impact. Quelque 300.000 personnes ont fui les violences en Libye, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui s'attend à ce que 1.500 à 2.500 personnes continuent d'en faire autant chaque jour, a expliqué une porte-parole, Melissa Flemming. Ces personnes --la majorité étant des migrants-- traversent pour la plupart les frontières tunisienne et égyptienne où elles attendent d'être rapatriées dans leur pays d'origine. "C'est l'une des plus importantes évacuations humanitaires de l'histoire", a déclaré William Lacy Swing, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), cité dans un communiqué. Dans le cadre d'une opération d'évacuation humanitaire, menée par l'OIM et le HCR avec l'appui de nombreux pays, plus de 50.000 migrants bloqués dans des camps à la frontière en Tunisie et en Egypte ont déjà été évacués. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'autres ont été rapatriés vers leurs pays d'origine à bord d'avions et de bateaux mis à disposition par leurs gouvernements. A ce jour, 6.500 personnes restent encore bloquées en Tunisie, 2.500 en Egypte et 1.500 en Algérie et au Niger, selon l'ONU, appelant les gouvernements des pays donateurs à renouveler "leurs contributions financières et leur appui logistique" pour poursuivre les évacuations. L'OIM estime ainsi que plus d'un million de travailleurs migrants se trouvent toujours en Libye, y compris de nombreux ressortissants de pays d'Afrique sub-saharienne. Quelque 1.490 Libyens ont fui vers l'Egypte mercredi, selon le HCR qui a enregistré une augmentation de ce nombre ces derniers jours.