ORAN (Algérie)- Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a déclaré jeudi à Oran, grande ville de l'ouest algérien jumelée avec Bordeaux dont il est le maire, que les Français n'étaient "pas prêts" à la repentance sur leur passé colonial. * "Il faut regarder notre passé en face", a-t-il dit lors d'une rencontre avec une quarantaine de jeunes étudiants algériens réunis dans une salle du Centre culturel français d'Oran, après ses entretiens à Alger. * * Le président Nicolas Sarkozy a fermement dénoncé à Alger en 2007 le système colonial "injuste par nature", a rappelé M. Juppé, "mais aller au-delà, jusqu'à la repentance, je pense que c'est quelque chose à laquelle nous ne sommes pas prêts parce qu'il faut tenir compte à ce moment-là de beaucoup de considérations historiques qui compliquent beaucoup les choses". * * "En France aujourd'hui nous avons pris la résolution de manière générale de ne pas nous engager dans le processus de repentance généralisé", a-t-il indiqué. * * A Alger, un peu plus tôt où il effectuait la première visite officielle d'un chef de diplomatie depuis 2008, il avait exhorté les Algériens à regarder l'avenir lors d'une conférence de presse. "(...) Je pense que cela serait bien mieux que de s'interroger à nouveau sur ce qui s'est passé il y a un siècle, il y a 40 ans ou même il y a 50 ans". * * A Oran, où il était accompagné par son homologue Mourad Medelci, M. Juppé a pris le thé rapidement chez le Wali (préfet) Abdelmalek Boudiaf, expliquant qu'il avait été retenu à déjeuner par le président Abdelaziz Bouteflika. * * Il a ensuite rencontré le maire Mohamed Zineddine Hassam pour discuter de projets communs au deux villes. * * "Nous avons de nouvelles pistes de coopération pour renforcer le jumelage entre Bordeaux et Oran", a indiqué ce dernier, citant des échanges entre instituts de soins pour le cancer ou entre académies de musique. * * "Je tiens beaucoup à la coopération décentralisée qui donne à notre relation un caractère humaniste et de proximité", a souligné M. Juppé, déjà venu à Oran en 2003 pour sceller le jumelage des deux villes. * * Le ministre est ensuite reparti en France. *