Désolé, vous ne pouvez faire le scanner que dans trois mois ou plus. C'est la fameuse formule pour décourager les pauvres malades qui tentent de décrocher un rendez-vous pour effectuer un scanner ou un IRM Pire encore, si le malade ne possède pas d'ordonnance médicale du même hôpital ou d'un « laissez passer », d'une connaissance. Les pauvres citoyens qui n'ont ni l'argent ni les proches bien placés dans telles ou telles administration de l'état, peinent à trouver quelqu'un ne serait-ce que pour les écouter. A l'hôpital Lamine Debbaghine, ex Maillot, nous avons rencontré « B. M. », la quarantaine qui attendait pour faire une IRM. Celui-ci nous raconte qu'il a eu un rendez-vous dans un mois et demi après avoir été très mal accueilli par les responsables malgré son mauvais état de santé qui risque de se détériorer. « Vas chez le privé » lui lance froidement un agent. Les connaissances ouvrent des routes dans la mer Pendant notre tournée dans le même hôpital, et faisant semblant d'accompagner un malade, nous avons rencontré deux jeunes âgé d'une vingtaine d'année. Après des discussions, il s'est avéré qu'ils connaissaient le médecin et qu'ils avaient juste pris un rendez-vous par téléphone ! Les mêmes scènes, les mêmes scénarios dans les autres hôpitaux où nous nous sommes rendus. A Mustapha Pacha, « Z. S. », 35 ans, nous raconte qu'il s'était rendu à trois hôpitaux avant d'atterrir ici. A chaque fois il y a une excuse, soit c'est la machine qui est en panne, soit ils manquent de produit d'analyse. La scanner est gratuit, mais pour tous le monde, simplement une catégorie de chanceux ; les riches et les passe-droits.