Les responsables somaliens sont tombés d'accord sur les structures de base d'un nouveau Parlement et d'un gouvernement afin de remplacer les instances de transition qui ont échoué à rétablir la paix. Cet accord, signé samedi à Garowe (nord) à l'issue d'une réunion de trois jours, survient avant la tenue d'une conférence jeudi à Londres destinée à mobiliser les acteurs internationaux en faveur de la Somalie. Le président de la Somalie, et les présidents des régions sécessionnistes du Puntland et du Galmudug ainsi que le chef de la puissante milice antishebab Ahnu Suna Wal Jamaa ont signé cet accord sous les auspices des Nations unies. Il propose un système parlementaire avec le Puntland et le Galmudug reconnus comme Etats au sein d'un système fédéral. Une nouvelle chambre basse de 225 membres, avec au minimum 30% de femmes, sera désigné par "les chefs traditionnels assistés des principaux membres de la société civile". En outre, une Assemblée nationale constituante de 1.000 membres, dont 30% de femmes, sera désignée par les signataires "assistés des chefs traditionnels et de la société civile". Elle sera constituée à partir d'une "sélection croisée de la société" comprenant des jeunes, des hommes d'affaires, des membres de la diaspora, des religieux, des responsables traditionnels et des "administrations régionales existantes et émergentes". Les shebab ont aussitôt qualifié cet accord de "trahison car il fait partie d'un plan de la communauté internationale afin de ramener la Somalie à la colonisation" a déclaré le porte-parole des shebab Cheikh Ali Mohamud Rage."Les combattants moudjahidin n'accepteront pas de telles réunions et leurs résultats, aussi nous les combattons et avec l'aide d'Allah nous gagnerons la guerre" a-t-il dit. Les combats incessants, la corruption endémique et les attaques sanglantes des islamistes shebab ont miné le gouvernement fédéral de transition soutenu par les pays occidentaux et dont le mandat s'est terminé en août. Cet accord est le dernier en date après une dizaine d'autres qui n'ont pas réussi à mettre un terme à plus de deux décennies de guerre civile en Somalie. ans cette optique, l'accord recommande une "indemnisation" pour les députés du précédent parlement qui n'auront pas été retenus dans la nouvelle assemblée et dont beaucoup dirigent des milices armées. Les futurs députés devront être "patriotes et honnêtes", selon l'accord qui précise que les auteurs de "graves crimes ou de crimes contre l'humanité" en seront écartés. "Ils devront respecter et défendre le droit de tous les Somaliens et faire preuve de tolérance à l'égard de tous", précise l'accord.