Des responsables somaliens ont adopté hier à Mogadiscio une «feuille de route» pour sortir de l'impasse politique et dessiner la fin d'un gouvernement de transition (TFG) incapable en sept ans de ressouder un pays ravagé par 20 ans de guerre civile, a annoncé le président somalien. «Nous nous sommes clairement engagés à appliquer cette feuille de route, le peuple somalien a beaucoup souffert», a affirmé Sharif Cheikh Ahmed. Le document a été signé par le TFG et des représentants du Puntland, territoire auto-proclamé autonome, du Galmudug, autre région semi-autonome au centre, ou encore de la milice pro-gouvernementale Ahlu Sunna wal Jamaa. La Ligue arabe, l'Union africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui regroupe six pays d'Afrique de l'Est, et l'ONU ont aussi paraphé le texte. Des responsables du TFG et de territoires autonomes ou semi-autonomes étaient réunis depuis dimanche dans la capitale somalienne, d'où les insurgés islamistes shebab, qui se revendiquent d'Al Qaîda, se sont retirés il y a tout juste un mois. Plus d'une dizaine de tentatives pour restaurer une autorité centrale et mettre fin à l'instabilité politique qui règne dans le pays depuis le départ, en 1991, du président Mohamed Siad Barré, ont déjà échoué. Cette nouvelle initiative intervient alors que le pays est frappé par une sécheresse dévastatrice qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et menace encore 750.000 personnes, selon l'ONU. Les Nations unies ont déclaré en état de famine plusieurs provinces du sud du pays, largement contrôlé par les shebab.