L'Algérie et la France ont exprimé lundi à Alger leur « convergence de vues » à propos de la situation au Mali, confronté à une rébellion touareg dans le nord du pays à deux mois de l'élection présidentielle. « La situation telle qu'elle évolue aujourd'hui dans le nord du Mali est sujette à préoccupation », a indiqué à l'agence APS le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt à l'issue d'un entretien avec son collègue algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Le Mali doit organiser le 29 avril une élection présidentielle et un référendum constitutionnel. Un éventuel second tour aura lieu le 13 mai, tandis que les législatives sont prévues les 1er et 22 juillet. Mais le pays est déchiré au nord par des combats entre militaires et rebelles touareg qui ont fait des dizaines, voire des centaines de morts, et plus de 50 000 déplacés et réfugiés, selon les ONG. « Il y a une convergence de vues et je pense que la partie française pourra apporter une contribution substantielle au processus qui a été engagé entre le gouvernement malien et la rébellion touareg à Alger », a précisé M. Messahel. M. de Raincourt, qui s'était auparavant rendu en Mauritanie, au Niger et au Mali, a jugé « tout à fait normal qu'à la suite de ce périple », il vienne à Alger « compte tenu du rôle absolument primordial et essentiel que joue l'Algérie » dans cette zone. « Il a par ailleurs lancé un nouvel un appel à « un cessez‐le‐feu pour des raisons humanitaires, mais aussi parce que c'est le préalable incontournable avant l'engagement d'un dialogue avec tous les acteurs" ». Depuis le 17 janvier, le MNLA et d'autres rebelles touareg mènent dans le nord malien une offensive visant, selon un porte‐parole du mouvement, à libérer « le peuple de l'Azawad » de l'« occupation » du Mali. L'Azawad est une région naturelle considérée comme le berceau des Touareg. Une délégation du gouvernement malien et une délégation de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement se sont rencontrées à Alger du 2 au 4 février. Le gouvernement malien et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, dont des membres combattent aux côtés du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), avaient lancé un appel « pressan à un arrêt des hostilités et prôné le dialogue et la concertation