Photo : Fouad S. Le secrétaire général de la centrale syndicale estime que c'est du droit absolu des cheminots de recourir a la grève. M. Abdelmadjid Sidi Saïd a souligné que « le mouvement de grève des travailleurs de la SNTF est tout à fait logique ». Selon lui, les contestataires n'ont usé que « de leur droit syndical » pour exprimer leurs préoccupations. « C'est tout à fait normal qu'ils organisent une grève. C'est leur droit le plus absolu et, de toute manière, ce n'est pas un tabou », a-t-il noté avant de rappeler qu'il avait déjà annoncé le 1e mai dernier que cinq conventions de branche sont en cours de révision dont celle des cheminots. Après négociations, ces derniers n'ont toujours pas trouvé un terrain d'entente avec leur direction générale. A la question de savoir si la centrale syndicale cautionne ce mouvement de débrayage, Sidi Saïd a explicitement souligné que l'UGTA « ne laissera pas tomber les contestataires ». Il a, sur la lancée, tenu à préciser que la fédération des cheminots dépend de la centrale syndicale, ce qui sous-entend qu'elle a eu déjà l'aval pour entamer son action de débrayage. Prenant les choses toujours du bon côté, le patron de la centrale syndicale soutient que la grève des cheminots « renseigne sur la bonne santé de l'UGTA ». Il s'explique en disant que « d'un côté l'UGTA préside un colloque international autour du dialogue social, et d'un autre, il y a une activité syndicale basée sur des revendications socioprofessionnelles ». Pour lui, il n'y a aucune contradiction dans ses propos dans la mesure où il est convaincu que le conflit opposant les travailleurs de la SNTF et la direction générale ne peut être résolu que par le dialogue. « Certes, ils ont une revendication. Notre rôle est de les amener autour de la table des négociations pour régler le problème ». Tout en appelant les contestataires à « la sagesse et à la sérénité », le SG de l'UGTA a fait remarquer qu'il est impératif que les deux parties en conflit discutent et trouvent des solutions aux préoccupations soulevées. Il a même souligné que la centrale syndicale prévoit d'engager un processus de dialogue social en désignant le responsable chargé des conflits sociaux et de la législation ainsi que du dossier des conventions de branche, lequel devra saisir le ministère des Transports pour un arbitrage. « Il faut que les travailleurs reprennent les négociations avec l'entreprise et attendent l'arbitrage du ministère de tutelle ». Un détail de taille a été, cependant, mis en relief par le patron de l'UGTA à savoir que « la SNTF qui relève du secteur public a un problème de trésorerie ». Refusant de porter « un jugement de valeur sur la SNTF », il soutiendra, du coup, qu'« il faut traiter le problème des deux cotés. Il faut trouver le juste milieu pour que l'augmentation, puisqu'il y a eu des négociations, puisse se rapprocher entre la demande du syndicat et la proposition de l'entreprise ». Interpellé par, ailleurs, sur les conclusions de la commission chargée du dossier de la mise en place de mécanismes d'application de la décision de la suppression de la retraite sans conditions d'âge, Sidi Saïd a souligné qu'elle n'a pas encore terminé ses travaux, raison pour laquelle le sommet de la tripartite n'a pas eu lieu au moment prévu à savoir au mois de mars. Pour rassurer les travailleurs qui ont fortement contesté la mesure, il a indique que « la question sera débattue encore une fois. Nous allons trouver un consensus». Pour ce qui est des conventions de branche du secteur de la presse, Sidi Saïd a fait savoir que l'UGTA œuvre à mettre en place un ancrage pour généraliser les augmentations des salaires. Evoquant le secteur privé, il a fait observer que les « éditeurs ont manifesté leur disponibilité à signer la convention avec la fédération des journalistes ».