Photo : Fouad S. Les cheminots sont sommés de reprendre du service. C'est le verdict rendu hier par la justice, affirme Noureddine Dekhli, directeur des ressources humaines de la société nationale des transports ferroviaires. Ce dernier a indiqué que la justice a ordonné l'arrêt du mouvement de la grève et la reprise du travail. M. Dhekhli a souligné que « nous essayons d'appliquer la décision de la justice, car c'est impératif que tout le monde reprenne le service, en continuant de négocier avec les travailleurs à l'effet de trouver une issue à cette crise ». De son côté, la fédération nationale des cheminots invite les grévistes, dont le souci majeur est de voir se relever leur entreprise et être le nerf de tout redressement économique, à reprendre du service, en les assurant de la poursuite des négociations et ce, avec l'aide et le soutien de la centrale syndicale. C'est du moins ce qui ressort des déclarations de Djamel Bechikhi, secrétaire général chargé de l'information au sein de la fédération nationale des cheminots, lors d'un point de presse animé hier. Ce dernier a appelé aussi la SNTF à engager des discussions d'autant que la fédération des cheminots est disposée à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour l'application de l'article 52 des conventions collectives signées par les deux parties. Dans le même ordre d'idées, il a émis le vœu de voir les pouvoirs publics réagir en vue d'appliquer la loi et que l'élément humain soit pris en charge d'une manière efficace dans le cadre du programme de relance économique. En outre, il a indiqué que le rôle principal de la centrale syndicale est de défendre les intérêts des travailleurs, d'où la requête adressée au ministre des Transports, dès le début de la grève, par Achour Telli, secrétaire national chargé des conflits auprès de la centrale syndicale. M. Bechikhi a souligné qu'au même temps qu'elle soutient les grévistes, dont « la revendication d'augmentation salariale est légitime », la fédération nationale les appelle à plus de sagesse. En ce qui concerne la cellule de crise à laquelle on endosse la responsabilité du mouvement de débrayage, il a précisé que celle-ci n'a à aucun moment appelé à la grève, mais qu'elle a été installée afin de mieux informer les travailleurs sur les pourparlers engagés par les deux parties. La même voix a estimé que si les cheminots ont recouru à l'arrêt de travail, c'est que la situation dans laquelle ils vivent n'est guère reluisante. Pourtant, a-t-il regretté, ces derniers n'ont jamais baissé les bras durant la décennie noire, accomplissant avec abnégation leur travail, et ce malgré les nombreuses menaces auxquelles ils faisaient face. Par ailleurs, à en croire le responsable de l'information de la fédération nationale des cheminots, le personnel administratif, tout comme celui de la maintenance, ne bénéficie pas d'indemnités. « C'est malsain de trouver à redire à propos de la grève des cheminots», a soutenu M. Bechikhi. Enfin, il a considéré que les salaires que touchent les cheminots ne leur permettent pas de vivre dignement. D'ailleurs, à titre d'exemple, il dira qu'un ingénieur du service maintenance débute avec dix-huit mille dinars et qu'après vingt ans de travail, celui-ci touche à peine trente mille dinars. A la question de savoir si les ponctions sur salaire seront appliquées,M. Bechikhi a rassuré les grévistes que « nous discuterons avec la direction». En ce qui concerne le dépôt de plainte par la direction générale de l'entreprise contre la fédération des cheminots pour illégalité du mouvement du débrayage, M. Bechikhi a affirmé que les deux parties ont été entendues par le procureur de la république près le tribunal de Sidi M'hamed.