Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a bien voulu répondre à ceux qui considèrent, opérateurs économiques ou économistes, que le taux de change du dinar algérien a accusé une « dépréciation discrète » par rapport aux principales monnaies comme le dollar et l'euro. Cette hypothèse a longtemps circulé dans la presse arguant une volonté du gouvernement de « réduire les importations ». Globalement, dira M. Laksaci, le taux de change du dinar est resté, à fin 2011, « très proche de son niveau d'équilibre avec une appréciation moyenne annuelle par rapport à 2010 de 0,25% ». C'est la seconde appréciation du dinar enregistrée après celle de 2010 avec 2,64% par rapport à 2009, année durant laquelle le taux de change effectif réel du dinar s'est déprécié de 1,6%, selon les chiffres fournis par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Pour M. Laksaci, et en dépit de la volatilité accrue des cours des principales devises, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire a eu pour résultat de maintenir le taux de change du dinar à son niveau effectif réel. Il explique qu'en moyenne, en 2011 par rapport à 2010, le cours du dinar s'est apprécié de 2,1% par rapport au dollar, alors qu'il s'est déprécié de 3% contre l'euro.Le gouverneur revient sur le mode de calcul du taux de change de la monnaie nationale qui « est transparent » et obéit « aux normes retenues à cet effet par le Fonds monétaire international (FMI) », dit-il. Cette institution classe notre pays parmi ceux disposant d'un système de taux de change flottant. L'Algérie est « depuis 1996, dans un régime de flottement dirigé, et non dans le régime du taux fixe », explique-t-il encore. De plus, l'évaluation faite par cette institution financière internationale a démontré que la gestion du taux de change du dinar « servait l'économie algérienne ». Ces calculs, faits tous les mois, sont confortés par les experts du FMI. Cette insistance de M. Laksaci sur la « transparence » du mode de calcul de la parité du dinar permet aujourd'hui de lever « les équivoques sur la polémique née sur la dévaluation du dinar » alors que notre pays dispose d'un stock de réserves de changes confortable.