En dépit de la décision de justice ordonnant l'arrêt du mouvement de grève et la reprise du travail ainsi que l'appel à la reprise au travail lancé par l'Union générale des travailleurs algériens, les cheminots font toujours la sourde oreille. Les sifflets des trains demeurent toujours muets et les rails comment à prendre la couleur de la rouille, synonyme de l'inaction, après six jours de grève. En effet, lors d'une réunion tenue hier avec quelques journalistes de la presse nationale à la gare ferroviaire Agha, Abdelhak B., porte-parole des cheminots grévistes au niveau d'Alger, a affirmé que « les cheminots resteront en grève tant que l'article 52 signé par la Centrale syndicale et le Gouvernement n'est pas appliqué ». Dans le même ordre d'idées, il a fait savoir qu'il y a certains cheminots qui ne perçoivent même pas le SNMG. « Les travailleurs qui sont dans la catégorie A1 gagnent exactement 12 480 DA », a souligné l'intervenant. Interrogé sur le devoir d'assurer un service minimum, Abdelhak B a déclaré : « il n'est pas de notre volonté de nuire ou de pénalise les usagers du train, mais si nous assurons le service minimum, nous n'aurons jamais gain de cause ». Par rapport à la déclaration du secrétaire général de l'UGTA appelant les cheminots à observer une halte dans leur mouvement de grève et aller vers les négociations, le porte-parole des travailleurs a indiqué que « les travailleurs sont reconnaissants au geste du secrétaire général qui a apporté un soutien moral aux travailleurs, mais nous pensons que les deux actions à la fois (négociations et grève) auront leurs résultats dans les plus brefs délais ». Le bras de fer continue donc, et ce, malgré l'intervention de M Sidi Saïd, jeudi à la Radio nationale appelant les travailleurs à faire preuve de sagesse. « Le dialogue et le consensus sont à même de permettre aux cheminots de satisfaire leurs revendications », a-t-il estimé. Le SG de l'UGTA a affirmé que la centrale syndicale va désigner des personnes qui vont les assister dans leurs négociations pour trouver un consensus. Interrogé sur les conventions de branche, il a indiqué que leur quasi-totalité ont été signées et qu'il ne restait plus que cinq, parmi lesquelles celles des cheminots et du secteur de l'information. Par ailleurs, il affirme que l'augmentation des salaires qui en découlera dépasse les 20%, mais avec les régimes indemnitaires des différents secteurs économiques, elle avoisinera les 35% « et pourrait même les dépasser », a-t-il expliqué.