Cette Fondation s'emploierait, avec le concours de chercheurs et d'historiens, à faire connaître le riche parcours de ce militant de la première heure de la cause nationale qui avait contribué, entre autres actions héroïques, au lancement de la première radio de l'Algérie combattante, le 16 décembre 1956, a souligné le Dr Ahmed Adimi, de l'université d'Alger. Ils sont aujourd'hui nombreux, en Algérie et à l'étranger, a soutenu cet universitaire, à vouloir consacrer des films ou des documentaires à ce grand homme qui a longtemps constitué une véritable « énigme » aux yeux des observateurs de son époque. Dr Adimi a longuement évoqué les nombreuses relations qu'avaient tissées Messaoud Zeghar, dit « Rachid Casa », « El Bahri » ou encore « M. Harry », durant la période post-Révolution et pendant la lutte de Libération nationale, faisant notamment part de ses missions aux Etats-Unis et au Maroc et de ses périlleuses infiltrations dans les rangs des forces françaises qui lui permettaient de communiquer de précieux renseignements aux chefs de la Révolution. Le conférencier s'est également attardé sur la période 1965-1979 qu'il a qualifiée d'« extrêmement importante » dans le parcours de « Rachid Casa »qui avait notamment été chargé de nombreuses « missions économiques et stratégiques » en faveur de son pays. De son côté, Dr Mahieddine Amimour, ancien ministre, a invité les nombreux jeunes présents à cette rencontre, organisée au centre culturel Djilani-Embarek d'El Eulma, à « s'inspirer des faits d'armes et de l'héroïsme des grands hommes de l'Algérie, à faire des recherches sur leur militantisme, pour bâtir l'Algérie de demain ». Pour Dr Amimour, « il est un pan de l'histoire de notre pays auquel les jeunes doivent s'intéresser pour éviter qu'il ne meure ». Prenant la parole, le président de l'assemblée populaire communale (P/APC) d'El Eulma, M. Belkheir Litim, a plaidé, à son tour, pour « l'institutionnalisation de ce colloque » qui doit revêtir, selon lui, « une dimension nationale, en rapport avec la stature de Messaoud Zeghar qui avait acquis auprès d'officiers de la base américaine au Maroc des équipements datant de la 2e Guerre mondiale qui ont servi au lancement de la première radio de l'Algérie en lutte, et qui avait conçu et mis en place l'embryon d'une véritable industrie de l'armement, pendant la Révolution, en créant près de Nador, au Maroc, des ateliers pour produire des bazookas, des lances roquettes, des grenades et des munitions. Cet élu a lancé un appel à tous les témoins détenant des informations ou des documents sur Zeghar pour qu'ils les remettent aux parties concernées afin de perpétuer ainsi le souvenir de cet homme qui avait mis toute sa richesse au service de son pays. Né en 1926 à El Eulma, Messaoud Zeghar est décédé le 21 novembre 1987 à Madrid (Espagne) pour être enterré quelques jours plus tard dans sa ville natale en présence d'une foule très nombreuse et de plusieurs personnalités nationales et internationales.