Photo : Makine F. Durant la guerre de libération nationale, la formation militaire a été amorcée pour mener à bien la lutte et être un appui incontestable au combat politique. A ce titre, il a été décidé de l'envoi de jeunes Algériens, tous des volontaires, issus des zones frontalières, dans des écoles de formation militaire. «Le premier pays arabe qui nous a ouvert les portes de sa faculté et de ses écoles d'instruction militaire était la Syrie. Dans ces institutions nous avons subi une formation de trois ans précédée par des tests draconiens pareils à ceux appliqués aux autochtones », dira le colonel Baghdadi Chaichi hier, lors d'une conférence-débat sur « la formation militaire durant la guerre de libération ». La formation militaire, d'après le conférencier, « était scindée en deux phases. La première a consisté en la formation de cadres politiques et militaires notamment dans les transmissions. Les écoles syriennes ont formé gratuitement quelque 850 officiers et sous-officiers ». La deuxième phase, et après une décision du Comité de coordination et d'exécution du FLN (CCE) en 1957, a touché d'autres segments composant une armée comme l'aviation, la marine, la fabrication d'armement, la police, les commissaires et ce dans des écoles spécialisées jordaniennes, égyptiennes et irakiennes. La préparation des militaires algériens a été initiée dans des écoles en République de Chine et de l'ex-Union Soviétique. Selon Baghdadi, la formation en Chine a « concerné principalement l'aviation et ce, grâce à l'intervention de Krim Belkacem. Autrefois, les Algériens ne recevaient que 80 heures de vol, un nombre insuffisant pour pouvoir piloter ». Conscient de l'apport des aviateurs dans la guerre, Krim Belkacem a sollicité la Chine pour former nos pilotes. Ces derniers s'entraînaient sur des MIG15 et des MIG15 bis, des avions très modernes à l'époque. La rencontre d'hier qui a réuni de nombreux cadres militaires de la guerre de libération nationale et les témoignages exprimés par MM. Abderrazak Bouhara, Tahar Bouzghoub, Hocine Benmaâlem et Hocine Senoussi, ont constitué un hommage appuyé au défunt Rabah Nouar, « Si Nouar » pour le rôle joué dans la formation. «Considéré comme le père de l'ensemble des stagiaires ayant suivi des formations dans les pays arabes ou amis, il supervisait l'ensemble des formations et restait très près des stagiaires pour qu'ils suivent dans les meilleures conditions l'initiation au maniement des armes », a expliqué M. Bouhara tout en affirmant que « la vision du FLN a été très éclairée en songeant à former des militaires pour des actions durant la guerre et ceux pour la phase post-indépendance ». L'ensemble des intervenants a déploré la non-écriture de cette phase de la guerre d'Algérie. Cette conférence-débat intervient dans le sillage des activités commémoratives de la journée nationale de l'étudiant, célébrée le 19 mai de chaque année.