Cette situation a été décriée par le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT) hier, au forum d'El Moudjahid à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du rein. Il a souligné toute la difficulté à lancer la transplantation rénale et mettre ainsi un terme aux souffrances des 7000 patients sur la liste d'attente dont 70 % n'ont pas de donneurs. La situation reste dramatique puisque chaque année, 109 nouveaux cas pour 1000 habitants sont enregistrés. « A la fin du mois de décembre 2011, on a enregistré 15 132 insuffisants rénaux en plus des 180 enfants hémodialysés et 96 enfants sous dialyse péritonéale, pour ces enfants, le seul salut est la transplantation rénale qui leur permettra de suivre une vie normale », dira le Pr Rayane. Toutefois, une lueur d'espoir a jailli cette année avec la création d'une Agence nationale de greffes de tissus et d'organes et la mise en service prochaine de l'Institut du rein. « C'est une structure dotée d'un équipement de pointe car il faut reconnaître que l'Etat n'a jamais délaissé les insuffisants rénaux et les prend en charge dans les différentes étapes de la maladie sachant qu'une hémodialyse revient à 91 millions de centimes par malade et par an et une dialyse péritonéale coûte 110 millions par malade et par an ». Mohamed Boukhors, porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger « les spécialistes convoitant le centre du rein de Blida ceux-là mêmes ayant exprimé un refus lors de l'annonce de sa création. Il faut combattre la mafia de l'hémodialyse ». Des parents présents à cette conférence ont lancé un appel pour dynamiser la transplantation rénale d'autant que 10% de mortalité sont enregistrés dans les centres d'hémodialyse. Une maman dont les trois enfants sont insuffisants rénaux réclame un diagnostic précoce. « Suite à une maladie héréditaire, mes trois enfants ont été dialysés. L'un des garçons a reçu mon rein, la fille souffrant également de problème cardiaque est décédée à l'âge de huit ans et mon autre garçon de 14 ans continue à être dialysé. Hormis les séances d'hémodialyse, il ne fait absolument rien », déplore-t-elle.