A l'occasion de la journée nationale des handicapés, une conférence ayant pour thème l'égalité des chances entre les personnes valides et les personnes handica- pées, organisée par l'Association des éducateurs spécia- lisés des non-voyants, s'est tenue avant-hier à Alger. « Egalité des chances : principe et réalité », tel est le slo- gan de cet évènement. Un long débat sur la condition du handicapé en Algérie, son éducation et sa formation a suivi la communication des présents, cadres et profes- seurs, non-voyants dans leur majorité, ainsi que des présidents d'association et des étudiants handicapés. M. Mouhoub, ancien cadre à la retraite, affirme que « le principe de l'égalité des chances est bel est bien éta- bli dans la loi algérienne, on le voit aussi dans le pro- gramme national pour l'intégration du handicapé dans la société. C'est hélas la mauvaise application de ces lois qui rend la réalité différente du texte ». Il ajoute que « les personnes handicapées ont le droit d'exprimer leurs besoins, qualifiés par les textes internationaux de spéci- fiques ». « Les non-voyants devraient être plus impliqués dans la rédaction des lois les concernant », a indiqué M. Mohamed Snaoui, secrétaire général de l'association. Les participants ont, chacun à son tour, rappelé les pré- occupations des associations qui accompagnent les han- dicapés dans leurs défis quotidiens. Les demandes formulées à cette occasion consistent en la scolarisation des enfants handicapés et sa conti- nuité, la formation professionnelle et l'emploi. A ce sujet, M. Bouabdallah, notaire, insiste sur le fait que « le principe du 1% des postes d'emploi que l'Etat impose aux entreprises n'est pas encore concrétisé ». Selon M. Snaoui, « beaucoup ont tendance à penser que les fonds investis dans des projets qui concernent les han- dicapés ne seraient pas rentables, or les statistiques de l'ONU démontrent, en chiffres, que pour 1 dollar inves- ti dans le travail d'un handicapé, on arrive en moyenne à 35 dollars de bénéfice ». Quant à la formation, « les non-voyants sont livrés à eux-mêmes dès l'obtention du BEM », regrette M. Nasredine Lakhdari, président du Conseil scienti- fique de la faculté de droit et de sciences politiques de Ouargla, il explique « qu'après les écoles des jeunes aveugles (EJA), l'enfant doit se faire accompagner pour poursuivre ses études, sans oublier le problème des livres et des manuels scolaires qui sont rarement adap- tés au braille ». L'assistance a aussi eu l'occasion d'exprimer la tris- tesse et l'indignation quant à la situation des personnes handicapées, profitant de la présence d'un représentant du ministère de la Solidarité qui a répondu avec soin à toutes les questions et fait la promesse de transmettre cela à ses supérieurs.