Mahmoud Abbas recevra aujourd'hui à Ramallah, Cisjordanie, George Mitchell. Cette rencontre, la première depuis le 9 mai, date du lancement formel des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide de l'émissaire américain qui a engagé début mai, une « sérieuse et étendue » série de rencontre avec les responsables des deux parties, ambitionne de débloquer en quatre mois au maximum le processus de paix. Les Israéliens et les Palestiniens sont sceptiques sur ces navettes entre El Qods, Ramallah et Washington annoncées. «Les discussions porteront sur les questions des frontières et de la sécurité afin de démarquer deux Etats sur la frontière de 1967» déclare Saeb Erakat, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, prenant le soin de mettre en garde les Israéliens contre la poursuite de la colonisation, Notamment à El Qods-Est. « Ils n'ont que deux options, la paix ou la poursuite de la colonisation. Ils ne peuvent avoir les deux à la fois » dit-il. Du côté israélien, l'approche de ces négociations, dites de « proximité » est toute autre. Benyamin Netanyahu refuse tout gel de la construction des colonies juives et de la « judaïsation » de la partie Est d'El Qods que les Palestiniens destinent à être la capitale de leur Etat promis. Les Israéliens considèrent la ville dans son ensemble comme leur capitale «éternelle et indivisible». La ville sainte n'est pas la seule divergence fondamentale. D'autres dossiers-clés, comme les frontières, la poursuite de la colonisation, le retour des réfugiés persistent encore. Le président américain Barack Obama qui presse publiquement le premier ministre israélien de «s'abstenir de toute mesure provocatrice », promet au président palestinien qu'il imposera aux israéliens un «plan de paix » au plus tard en septembre prochain, voire la reconnaissance d'un État palestinien et l'ouverture des négociations directes avec les Palestiniens, les Syriens et les Libanais, a demandé la semaine passée à son émissaire au Moyen Orient «de ne plus exercer de pressions sur Israël au-delà des concessions que l'Etat juif a déjà proposé de faire ». Ces concessions présentées par les Israéliens comme des « assurances » pour les pourparlers se résumeraient par une suspension pendant quatre mois des «expansions de colonies », «des démolitions de maisons en Cisjordanie et El Qods et des installations de nouveaux postes de contrôle. «La construction partout sur la terre d'Israël continuera quoique vous entendez dans les media » avait prévenu Netanyahu le palestinien Saeb Erakat qui le menaçait d'arrêter les pourparlers «dès l'instant qu'Israël commencera de construire de nouveaux quartiers pour colons en territoire palestinien occupé ». Autrement dit, cette reprise des pourparlers qui profite aux Israéliens et Américains qui ont besoin de priver les Iraniens de la carte palestinienne dans leur confrontation avec les Occidentaux, n'a rien d'exaltant. M. Mitchell qui a rencontré hier soir Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, à son domicile de Tel-Aviv, rencontrera demain Netanyahu qui s'est réuni hier avec ses sept principaux ministres pour préparer cette rencontre à la lumière des conclusions auxquelles sont arrivées le 13 mai dernier à Washington ses « conseillers » avec Rahm Emanuel, le directeur de la Maison Blanche, Dennis Ross, le conseiller du Président sur le dossier iranien et Dan Shapiro, le directeur du « Desk Proche- Orient ».