Vous avez déclaré, récemment, que les garanties offertes jusque-là par le chef de l'Etat sont insuffisantes. Quels autres mécanismes faut-il instaurer encore pour que le PT soit rassuré ? Plusieurs questions sont en suspens. La commission nationale de supervision des élections s'est prononcée sur la double inscription des militaires. C'est un véritable problème qui jette le doute quant à la transparence des élections. Nous avons alerté à ce propos. Les questions qui restent à nos yeux importantes, sont l'encadrement qui est le même depuis 1995. Il faut qu'il soit changé. Nous avons appris que des enseignants ont été contactés. On ignore si c'est dans la perspective de changer l'encadrement. En tout cas, on le souhaite. Les ministres qui sont candidats constituent aussi un problème. Je tiens à rappeler que le FLN, soutenu par le RND, a supprimé la disposition obligeant les ministres candidats à démissionner de leurs postes dans le cadre de la loi électorale soumise à l'APN. Il y en a déjà certains qui ont commencé à utiliser les moyens publics à des fins partisanes. Il faut qu'il y ait une mesure qui empêche ces pratiques. Le minimum serait de les mettre en congé d'office. Il y a également la question de l'argent sale qui intervient dans le cadre du financement de la campagne électorale. Certains nouveaux partis louent leurs congressistes comme des figurants. Il y a une décomposition terrifiante. D'où viennent ces milliards qui circulent sur la scène politique ? C'est la raison pour laquelle nous avons demandé à ce qu'il y ait une commission d'enquête. Le gouvernement a annoncé qu'il octroiera un million de dinars par liste. L'une des conditions de l'égalité des chances, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de financement occulte avant et durant la campagne électorale. Cela doit se faire aussi pour le financement étranger qui est très dangereux. Compte tenu du nombre important des partis en lice, nous avons suggéré des mesures pour aider les électeurs à reconnaître les listes par exemple en mettant les photos des chefs de parti. Vraisemblablement, la commission nationale de surveillance des élections a opté pour cette proposition qu'elle a envoyée au ministre de l'Intérieur. Si elle est acceptée, cela ne va pas résoudre totalement les problèmes posés, mais cela permettra aux citoyens de reconnaître assez facilement ceux qu'ils auront à choisir. De manière générale, je dirai qu'il y a des mesures qui relèvent de la responsabilité du gouvernement et celles qui relèvent des partis. Ces derniers doivent présenter des programmes clairs et précis pour que le citoyen puisse faire son choix. Tout cela est important pour nous, dans la mesure où la prochaine assemblée aura pour mission de changer la Constitution. Si ces conditions ne sont pas satisfaites, le PT se retirera-t-il de la course électorale ? Nous n'avons jamais abordé cette éventualité. Nous avons émis nos réserves, malgré cela nous avons décidé d'assumer nos responsabilités. Les élections de 1997 étaient totalement anti-démocratiques. Nous avons participé à ces joutes par rapport à un objectif politique, celui de clamer haut et fort l'aspiration du peuple algérien à la paix et de débattre de cette question dans l'hémicycle. Nous envisageons en même temps construire notre parti. Le critère de la transparence n'a jamais existé depuis 1997. La future assemblée aura à débattre de la prochaine Constitution. C'est donc une question essentielle et nous n'avons pas le droit de déserter le terrain. Nous nous battons pour que les conditions de transparence soient réunies au maximum. La situation mondiale et la crise du système capitaliste ont des impacts terrifiants partout dans le monde. Bien sûr, nous sommes partie intégrante. Les enjeux sont majeurs dans ce scrutin. L'Algérie va affronter son destin le 10 mai. C'est une question qui détermine notre décision de participer et non pas la transparence des élections. Nous continuerons notre combat et nous espérons que d'ici le jour « J », le président de la République aura annoncé d'autres mesures qui contribueront à donner des gages de bonne volonté. Le PT a décidé de mettre des contrôleurs dans tous les bureaux de vote. Cela relève de notre responsabilité. Nous ferons tout pour que ce scrutin consacre un pas positif dans la voie de la démocratie. La presse a rapporté que le PT compte nouer une alliance avec le FFS... Nous n'avons jamais parlé d'une alliance avec le FFS. C'est, malheureusement, l'interprétation de certains journalistes. J'ai expliqué clairement que le Parti des travailleurs présentera ses propres listes et nous ne ferons alliance avec personne et ce, dans les 48 wilayas. Nous sommes un parti qui a une audience très importante et authentique, qui est en train de grandir et d'occuper une place unique dans un processus naturel. Nous sommes un parti indépendant avec un bilan positif. J'ai répondu à une question d'un journaliste sur des alliances post électorales. Une alliance signifie gouverner avec un parti. Si le Parti des travailleurs est majoritaire, il gouvernera sur la base de son programme. S'il n'y a aucun parti majoritaire et si une majorité est possible au cas où le FFS et le PT réunissaient leurs députés dans le cadre d'un accord, à ce moment là, on envisagera une telle éventualité. Ce ne sont pas des décisions qui se prennent à la légère. Nous avons mené des combats communs avec le FFS, mais j'ignore totalement ses positions par rapport aux questions économiques qui sont pour nous fondamentales. Une alliance pour nous, ce n'est pas quelque chose d'abstrait. Cela doit reposer sur des questions nettes et précises. Comment Mme Hanoune juge les partisans du boycott ? Ils ont le droit de décider de ce qu'ils veulent. C'est un choix qui relève pour nous de la tactique politique. Je n'ai pas de commentaire à faire, nous avons, nous mêmes boycotté les élections en 1991 et le temps nous a donné raison. Ces élections législatives ont plongé le pays dans un désastre. En 1995, nous nous sommes abstenus au moment des présidentielles et nous n'avons pas fait pression sur les consciences. En 1997, nous nous sommes retirés des élections locales et en 2002, nous avons présenté des candidatures uniquement dans les APW, parce que pour nous, c'est une question tactique. Nous prenons nos décisions à la lumière de la situation et de l'état du parti. Aujourd'hui, nous avons la capacité d'aller aux élections dans les 48 wilayas. Beaucoup de voix s'élèvent pour critiquer le rôle de l'opposition apte à dresser des tableaux noirs sans présenter une véritable alternative... Je ne sais pas ce que vous appelez opposition. Nous, nous ne nous reconnaissons pas là-dedans. Ce mot là a été tellement galvaudé qu'il n'a plus aucun sens. Le PT est un parti ouvrier indépendant qui n'est pas dans le gouvernement. C'est un parti qui se réclame de la démocratie et du socialisme. Nous nous opposons aux politiques que nous jugeons dangereuses pour la nation et pour l'économie nationale. Si le chef de l'Etat prend des décisions que nous jugeons positives, nous les soutenons. Cela a été le cas pour les lois de finances complémentaires de 2009 et de 2010 et cela a été le cas pour la renationalisation des hydrocarbures en 2006 et pour la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'opposition est aussi utilisée par les grands centres impérialistes pour s'immiscer dans les affaires internes des pays. Il y a même des centres qui créent des oppositions fabriquées sur mesure pour provoquer de pseudo révolutions. Le PT ne s'inscrit pas dans cette démarche là. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tous les partis qui se réclament de l'opposition en Algérie ont été la création de l'extérieur. Loin de là. C'est la raison pour laquelle nous ne dressons pas un tableau noir. On dresse un tableau objectif. Quand c'est noir c'est noir et quand c'est blanc c'est blanc. On n'essaye pas de travestir ou de dramatiser la situation. Ces dernières années, l'Algérie a enregistré de nombreuses victoires au profit des travailleurs et de la jeunesse. Nous avons une démarche complètement différente des partis qui se réclament de l'opposition. Vous refusez toujours de faire partie du gouvernement ? Nous plaidons pour une véritable démocratie. C'est la majorité qui gouverne. Si nous sommes majoritaires, nous gouvernerons, sinon, nous n'avons aucune raison de le faire. Le partage du pouvoir est anti-démocratique. Comment voulez-vous que le PT aille gouverner avec un parti de droite ou un parti obscurantiste ? Cela serait une aberration du point de vue de la démocratie. Le changement pour nous c'est restituer la parole au peuple et non pas partager le pouvoir. Le changement c'est en finir avec le système de parti unique et les fléaux qu'il a engendrés. Il faut que la prochaine assemblée soit réellement constituante pour que le peuple exerce sa souveraineté. Le ministre de l'Intérieur dit que la prochaine assemblée sera une constituante entre guillemets. Une assemblée est vraiment une constituante quand elle émane du peuple. Nous sommes en train d'aider le peuple à constituer des comités populaires pour poser ses revendications. Pour nous, le changement c'est rompre aussi avec toutes les politiques économiques qui découlent du plan d'ajustement structurel. D'un côté, le président de la République appelle pour le renouveau et d'un autre, le gouvernement se comporte comme s'il allait s'éterniser alors que peut-être la prochaine assemblée va remettre en cause tous ses choix. En ce qui concerne les traités internationaux, pourquoi ne pas recourir dans la prochaine Constitution à un référendum ? En matière de démocratie, il faut instaurer le principe de la révocabilité du mandat. Le droit pour le peuple de pouvoir contrôler ses députés et de leur interdire la transhumance politique. Aujourd'hui, nous avons une orientation économique qui est contradictoire. Il y a une réforme économique intéressante depuis 2009, depuis que le chef de l'Etat a reconnu l'échec des privatisations, mais en même temps, elle chevauche avec le reste du plan d'ajustement structurel. Ce qui empêche l'Etat de rompre réellement avec la politique de désertification. Pourquoi avoir opté spécialement pour une Constituante ? Certains pensent que ce choix signifie un reniement des acquis de l'Algérie. Mais cela est une invention grotesque. Ceux qui disent cela sont des analphabètes politiques. En 1963, il n'y a pas eu d'assemblée constituante dans le cadre du système de parti unique. Est-ce que cela veut dire que la Tunisie va effacer son histoire et toutes ses réalisations ? Ce n'est pas vrai. Ce choix veut dire restituer la parole au peuple. C'est aussi corriger les mauvaises politiques. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'on va vers une Constituante. Est-ce qu'il veut tout effacer ? Non. Ceux qui prétendent cela sont les partisans du statu quo. Ils veulent maintenir la pensée unique. Le couronnement du retour de la paix c'est de restituer la parole au peuple pour qu'il définisse lui-même le contenu de la démocratie et la nature du régime. Ce qui passe obligatoirement par une assemblée constituante. On reproche souvent au PT d'être à la fois dans l'opposition et de soutenir le pouvoir... Nous défions quiconque d'établir ces propos. Ce sont les gens malhonnêtes qui disent cela. Nous sommes un parti indépendant. Le peuple algérien nous connaît parfaitement bien. Ce sont ceux qui voudraient qu'on soit à la solde des grandes puissances impérialistes qui disent qu'on est un parti qui a des accointances. Quand Bouteflika prend des mesures positives, nous les soutenons. Bouteflika n'est pas un va-t-en guerre. Dans sa politique, il y a des décisions qui se recoupent complètement avec nos combats. Nous n'avons pas de dédoublement de personnalité. La politique ce n'est pas noir ou blanc, c'est toutes les nuances possibles. L'indépendance politique, ce n'est pas condamner pour condamner ou de s'opposer pour s'opposer. Vous critiquez souvent les ministres de l'Etat... Ce gouvernement est un mélange, une addition de personnes qui ne sont pas du même parti et donc, ils ont des positions qui sont différentes. Dans le même gouvernement, vous avez des ministres qui avaient pris des mesures antinationales. D'autres ministres ont des positions correctes. On ne les met pas dans le même sac parce que ce gouvernement est très hétérogène. Nous voulons un gouvernement qui soit responsable devant l'assemblée nationale. C'est la raison pour laquelle nous sommes pour le régime parlementaire. Parce que le chef de l'Etat, aujourd'hui, quelle que soit sa volonté ne peut pas contrôler toutes les politiques et tout ce qui est mis en œuvre. Comment expliquer le changement de votre ligne idéologique, passant du trotskisme au socialisme ? Le Parti des travailleurs n'a jamais été trotskiste. C'est un parti socialiste. Je fais remarquer que le trotskisme c'est le socialisme, seulement la différence c'est le recours à la voie de la révolution. Le PT lutte pour la démocratie. Dans le socialisme, il y a des sensibilités diverses dont le trotskisme. C'est un cadre très rassembleur. Ceux qui veulent le réduire à une seule sensibilité le font en réalité pour tenter de le dénaturer. Le trotskisme est un courant révolutionnaire le plus respectable qui existe dans le monde. Mais le Parti des travailleurs ne s'en réclame pas. On reproche au Parti des travailleurs de n'avoir rien fait pour les travailleurs et qu'il est resté indifférent aux multiples mouvements de protestations. Nous sommes avec tous les travailleurs en grève et nous sommes partie prenante de toutes les victoires des travailleurs. Parce que nous avons des syndicalistes partout. Tous les travailleurs ont le soutien du Parti des travailleurs. Si le PT est majoritaire à l'APN, quels seront les changements qu'il va apporter sur le plan économique ? Et comment traiteriez-vous les multinationales ? Il faut attendre la campagne électorale. La vision du PT ne changera pas, ni aujourd'hui ni demain. Nous voulons mettre dans la nouvelle constitution la propriété collective de la nation, confirmer la question des nationalisations des secteurs stratégiques. Nous ne sommes pas pour la rupture des les relations avec l'extérieur. Nous ne voulons pas que notre pays vive en autarcie. Nous disons que les multinationales doivent créer des richesses tout en respectant les lois du travail. Nous ne sommes pas contre l'existence d'un secteur privé, mais il ne sera jamais majoritaire dans notre pays. Les partis islamistes attendent toujours vos preuves, puisque vous les avez accusés d'avoir bénéficié de financements étrangers. Je ne les ai jamais accusés. C'est une invention. Ce sont quelques journalistes qui ont déformé volontairement mes propos. J'ai fait des mises au point. Je ne vais pas passer mon temps à faire des démentis. Je n'ai jamais porté d'accusation contre un quelconque parti algérien, qui soit islamiste ou pas. J'ai cité le cas du parti Ennahda de Tunisie et le cas des Frères musulmans d'Egypte dont il est établi qu'ils ont été financés par le Qatar et l'administration américaine. J'ai relevé que trois responsables de partis islamistes algériens se sont déplacés au Qatar. Je ne les ai pas nommés. J'ai posé la question, quels sont les objectifs de ces voyages quand on sait le rôle du Qatar, aujourd'hui, au service de l'impérialisme US. Je me prononce contre tout financement extérieur, que ce soit au profit d'un parti islamiste ou non islamiste. Nous sommes contre toute ingérence extérieure d'où qu'elle soit dans les élections algériennes. Je n'ai aucune raison, d'ailleurs, de mettre l'accent sur des islamistes. Un scénario à la « printemps arabe » est-il envisageable en Algérie ? Des experts américains ont été tous amenés à reconnaître qu'il y a une spécificité algérienne. La situation économique en Algérie est totalement différente des autres pays arabes là où il y a eu des révolutions. Rien ne justifie une telle comparaison. En plus, en Libye c'est une guerre civile. Il n'y a pas de prémices de guerre civile en Algérie. Au contraire, nous sortons de la tragédie nationale et nous allons vers la consolidation de la démocratie. L'Algérie est en train de confirmer sa place spécifique. Nous avons un processus révolutionnaire dans notre pays très pacifique et souple sur le terrain social. Il n'y a pas de jonction entre la dynamique sociale et les questions politiques. L'Algérie n'est ni la Libye, ni la Syrie et ni le Yémen qui sont en train de sombrer dans le chaos. Nous avons fait notre printemps amazigh en 1980. Nous avons fait notre printemps démocratique en 1988 et nous avons payé le prix fort. Nous avons anticipé sur tous les événements. Les citoyens iront-ils voter en masse le 10 mai ? Je ne suis pas prophète. Je ne sais pas. Personne ne peut savoir ce qui peut se passer le 10 mai. Parce que l'état d'esprit peut changer. La question des élections est un terrain très mouvant. Le fait de matraquer à tout moment qu'il faut aller voter ne suffit en aucun cas. Parce qu'il faut donner des gages aux Algériens. Il faut les convaincre par des mesures hardies que les élections seront transparentes. Personne ne peut prétendre savoir ce qui peut se passer le jour des élections. Sans pression sur les consciences, le PT va expliquer aux citoyens qu'ils doivent voter parce qu'il sera question d'établir une nouvelle constitution pour le pays. Si nous avons la majorité, nous restituerons la parole au peuple, sinon les comités populaires s'orienteront vers les députés de la nation pour leur dire d'inscrire les aspirations du peuple dans la Constitution. Dans les deux cas, nous ferons en sorte qu'il y ait une dynamique populaire dans le pays. Comment évaluez-vous vos chances lors de ce scrutin ? Je ne m'amuse pas avec cela. Il n'y a que ceux qui fraudent qui peuvent parler de leurs chances. En 2007, nous avons eu 77 sièges, mais on nous en a volé 51 qui ont été répartis entre les deux partis de la majorité. A Alger, nous avons eu 17 sièges et on nous en a volé 7. Cette fois-ci on ne permettra pas qu'on nous dérobe nos sièges. Nous allons défendre le mandat que nous donnera le peuple. Les autres partis aussi le feront. Je pense que nous sommes l'alternative politique. Le programme socialiste n'a jamais été essayé jusque-là. Nous avons pour objectif d'obtenir le maximum de sièges et sortir gagnant de ce scrutin. Nous avons l'objectif de gagner aussi d'ici la mi avril 50.000 nouveaux militants. Le PT se présente, aujourd'hui, comme le pôle de la recomposition. Pourquoi avez-vous fait prêter serment à vos candidats ? C'est une tradition démocratique des partis socialistes. Les candidats s'engagent à respecter le mandat. C'est un engagement de fidélité envers le parti et les mandants. Nous sommes en train de constater, en ce moment, une décomposition tout azimuts. Nombreux sont ceux qui vendent les listes et les sièges. Le PT veut montrer qu'il résiste contre ce processus de décomposition. Les têtes de liste ont juré qu'en cas de désaccord, ils restitueront le mandat pour lutter contre le nomadisme politique. Combien de militants ont quitté le PT à cause de ce phénomène ? C'est un phénomène qui touche toutes les formations politiques. Il y a eu 100 députés sur 389 qui ont changé d'appartenance durant ce mandat. Le PT n'a eu que 26 sièges. L'écrasante majorité n'a rien à voir avec nous. Pourquoi ? Parce que la loi n'est pas suffisamment claire. Elle ne protège pas le mandat. Le président de la République a ordonné qu'il y ait dans le projet de la loi électorale une disposition qui interdit le nomadisme politique, mais les députés du FLN, qui encouragent ce phénomène de décomposition, ont voté contre. Ils croient qu'en gagnant des transfuges, ils multiplient leurs places. Il y aura une nouvelle constitution et, à ce moment là, nous pourrons intégrer cette nouvelle disposition. Le PT a ses propres règles. La députation ce n'est pas un moyen d'enrichissement. Les indemnités de nos députés sont calculées comme un salaire d'un permanent et donc, il n'y a pas les privilèges exorbitants qu'ont les autres députés. Si ça ne tenait qu'à nous, ça serait qu'un simple détachement pour les députés, fin d'éviter cette course vers la députation qui est devenue une folie en ce moment. Que faut-il faire pour épargner à la Kabylie d'autres manipulations qui l'empêcheraient de se remettre sur les rails définitivement ? La Kabylie se porte très bien aussi bien que toutes les autres wilayas du pays. Il y a une poignée de personnes financées de l'extérieur qui s'agitent, mais l'écrasante majorité est confrontée aux mêmes problèmes que les autres Algériens. Ils ont les mêmes conquêtes et les mêmes aspirations. Les partis politiques sont sur le terrain. Au contraire, la situation est en train de revenir à la normale progressivement, mais sûrement. Bien sûr, il y a ces enlèvements qui ne sont pas le propre de la Kabylie. Ceux qui les pratiquent veulent faire croire que la Kabylie est différente du reste du pays. Il y en a eu à Sétif, Tébessa et dans d'autres wilayas. Cela prouve que des forces occultes agissent dans ce sens, mais il y a de la résistance au niveau de la population.