De la place de la Grande-Poste en passant par les communes de Douéra, El-Harrach, Dar El-Beïda, la Casbah, Bouzaréah, Hussein-Dey, Birtouta, Baraki, les lycées, les centres culturels, les CFPA et les places publiques, la campagne de lutte contre la drogue a été clôturée, hier, depuis son point de départ, à savoir la Grande-Poste. C'est la toute jeune association Adjialouna (nos générations), présidée par Hamida Zayda, conseillère au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui a tracé un programme de lutte contre la drogue et la toxicomanie en partenariat avec le MJS et la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le but est de sensibiliser les jeunes et les moins jeunes sur le fléau de la drogue. « En effet, la sonnette d'alarme doit être tirée, dira la présidente de l'association, du fait que les adolescents (13-14 ans) en sont devenus accrocs. Le plus terrible, confie-t-elle, est que les filles se mettent, elles aussi, à fumer du cannabis et consommer des psychotropes. L'une d'elles n'a que 13 ans et est arrivée à voler de l'argent à sa mère pour acheter son comprimé (rouge). Son histoire est toute simple d'après Hamida Zayda. Suite à une déception amoureuse, elle a trouvé dans la poche de la veste de son frère ces fameux comprimés. Elle en a pris un. Elle s'est retrouvée en pleine extase et a continué à ingurgiter d'autres jusqu'à en devenir dépendante. Dans notre siège, poursuivra cette présidente, elle a suivi une thérapie de groupe et veut s'en sortir. Idir, 25 ans, a été amené par sa famille pour se faire suivre chez le psychologue. Chômeur, c'est sa famille qui subvient à ses besoins y compris pour les ‘'joints'' qu'il fume depuis l'âge de 17 ans. En entendant parler de cette association, sa sœur l'a encouragé à « décrocher ». Au bout de la troisième entrevue, il a demandé, de son propre gré, une cure de désintoxication. C'est l'objectif de l'association de proposer des thérapies à ceux qui se présentent et sensibiliser ceux qui sont dans la même situation avant qu'une overdose ne les emporte ». Au niveau de la Grande-Poste, les deux chapiteaux de la DGSN et de l'association sont parés d'affiches qui donnent froid au dos : des chiffres effarants sur les quantités saisies ainsi que les photos des différentes drogues. Jeunes et moins jeunes se sont intéressés aux explications fournies par les animateurs. Certains visiteurs estiment que les campagnes de sensibilisation doivent se faire durant toute l'année et les centres de désintoxication doivent être multipliés pour prendre en charge tous les toxicomanes. Mais dans ce cas, Mme Hamida Zayda répondra que cela ne relève pas de ses compétences.