Selon une étude faite sur 200 sujets toxicomanes admis au pavillon des maladies neurologiques à l'hôpital de Sidi Chami, 50% de ces sujets résistent aux traitements et aux thérapies de désintoxication. Les alcooliques représentent 30% des sujets et rencontrent de sérieux problèmes dans leur prise en charge thérapeutique. Ces données illustrent le débat sur l'efficacité des moyens de lutte contre la toxicomanie dans notre pays. Les initiateurs de cette étude ont soumis ces sujets dont la plupart sont des consommateurs de cannabis et de psychotropes, à une période d'observation comportementale et durant laquelle une résistance importante à la thérapie a été observée chez plus de 30% des cas. Sur un autre registre, il y a lieu de souligner que durant les dernières années, des associations socio médicales de lutte contre la toxicomanie, ont multiplié les efforts et les initiatives, œuvrant dans le domaine de la prise en charge des sujets toxicomanes. C'est ainsi que le centre intermédiaire d'Oran, créé à Haï Yaghmoracen, s'est révélé être un outil important et efficace dans ce combat. Il assure le traitement et la prévention des jeunes contre ce fléau qui conduit à une mort lente et certaine. Cet établissement sanitaire, ouvert il y a deux mois en appoint au premier centre de traitement des toxicomanes, situé à l'hôpital psychiatrique de Sidi Chami, à l'Est d'Oran, reçoit quotidiennement des personnes, âgées entre 20 et 35 ans, en quête de traitement et d'assistance durant leur sevrage. Le personnel médical de cette infrastructure équipée accueille également les parents de jeunes toxicomanes qui viennent solliciter l'aide des spécialistes pour convaincre leurs enfants à se rapprocher du centre. Les proches parents des toxicomanes estiment, dans ce contexte, que ce centre est une bouffée d'oxygène pour tous les patients, désirant se débarrasser de leur dépendance à la drogue. L'encadrement de cet établissement médical, assuré également par une équipe de psychologues et d'assistants sociaux, prodigue des prestations diverses au profit des toxicomanes, ayant choisi volontairement de se traiter. Leur prise en charge sur le plan psychologique et leur insertion sociale constituent les principaux objectifs que se fixent les différentes associations et organisations de lutte contre la toxicomanie. Notons que le phénomène de la consommation de drogue prend des proportions de plus en plus alarmantes dans notre pays. Par sa position géographique et son évolution, l'Algérie est passée du statut de pays de transit à celui de pays consommateur. Les statistiques montrent que le nombre de toxicomanes n'a pas cessé d'augmenter depuis les années 1990. Au moins 38 tonnes de cannabis et 924.398 comprimés psychotropes ont été saisis en 2008, contre 10 tonnes de cannabis et 319.014 comprimés en 2006, alors que la quantité de cannabis, saisie en 1993 était de l'ordre de 1,2 tonne. Le cannabis et les psychotropes constituent les drogues les plus prisées dans notre pays. Quant aux affaires de drogue traitées par la justice, elles dépassent les 86.000 dossiers, selon les statistiques officielles. A Oran, les services de la gendarmerie ont recensé 1.272 affaires.