Photo : Slimene S.A. Une heure après l'ouverture des portes ouvertes sur le plan national de prévention et d'action éducatives, que trois jeunes, la vingtaine à peine entamée, s'engouffrent sous le chapiteau dressé sur l'esplanade de la Grande Poste à Alger Centre. L'un d'eux répondant aux initiales de K. C. a été envoyé de Souk Ahras par le procureur de la république pour suivre une cure de désintoxication à Blida. Mais ce jeune s'est retrouvé à Alger comme SDF, sans régler son problème de toxicomanie. Ayant entendu parler de cette campagne de sensibilisation combinée entre la DGSN et l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse (ONASJ), K. C., un consommateur de kif et de psychotropes, s'est présenté spontanément pour être aidé à retrouver une vie normale. Et c'est dans ce but que ces portes ouvertes ont été organisées. Cette initiative revient aux 13 cellules d'écoute des sûretés de daïra et de l'ONASJ. « C'est un projet-pilote qui concernera les 57 communes de la wilaya d'Alger avant de s'étendre aux autres wilayas », souligne Abdelkrim Abidat, président de l'ONASJ. Car selon lui, le seuil de tolérance a été atteint par le nombre de jeunes toxicomanes, des agressions et de la violence au sein des institutions éducatives. Sous le chapiteau, il n'y a pas que le travail de prévention et de soins des psy et autres éducateurs à l'endroit des jeunes qui veulent « décrocher ». D'ailleurs, selon le chargé de communication de la sûreté de wilaya d'Alger, la cellule d'écoute de Draria a orienté, récemment, 34 jeunes toxicomanes vers les institutions sanitaires pour le sevrage. « Au lieu de le réprimer, le toxicomane est considéré comme un malade qu'il faut soigner », estime-t-il. Abordant le chapitre de « l'intersectorialité » dans cette campagne, il affirme que la cellule d'écoute œuvre pour la promotion de la police de proximité d'une part et un travail en étroite collaboration avec les associations de jeunes, d'autre part. D'ailleurs des représentants de l'Ansej et de banques sont présents pour expliquer aux jeunes comment monter un projet et contracter un prêt. Pour l'inspecteur général de la DGSN, le commissaire divisionnaire Mohamed Houalef qui a inauguré ces portes ouvertes, « cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle politique de proximité chargée de la lutte contre les fléaux sociaux particulièrement la drogue ». Le vice-président de l'APC d'Alger-Centre, A. Bettache, chargé de l'environnement et des affaires sociales, souhaite que des initiatives pareilles soient encouragées. « A long terme, il faut élaborer un programme similaire dans des quartiers populaires où le kif coule à flots », observe-t-il. Il ajoute que ce genre d'activité doit être organisé à l'intérieur des écoles avec l'apport de la commune pour assister les associations et les comités de quartier.